Putain d’été, qui ne finit pas d’en finir. Grisaille et temps de merde entrecoupé d’éclaircies néanmoins somptueuses. Cette année j’ai respecté la feuille de route conseillée par mon doc qui prend soin de ma santé et préserve le kilométrage de mon moteur Ford Thunderbird millésime 1957, un petit bijou à ce qu’on dit mais nettement capricieux, avec le temps. Cet été, un festival. No more, no less. Exit mon cher Art Rock à Saint Brieuc, adios la Route du rock, bye bye le Bout du monde. Pour paraphraser Coluche, parfois la tête dit oui et le corps dit non. Enfin ! Cette saison 2010 a eu de beaux restes, mine de rien, avec une édition des Vieilles Charrues à classer au rayon Cru bourgeois, en attendant un vingtième anniversaire qui s’annonce comme un brillantissime Grand Cru Classé. Je garderai pour toujours et à jamais dans ma mémoire visuelle le concert de Muse à Glenmor, la nouvelle structure de scène avec cette avancée qui permet aux musiciens qui le souhaitent de venir au contact du public et aux photographes d’évoluer librement. Certains sont restés en retrait, bien à l’abri sur leur scène, d’autres sont venus au combat et ont largement profité de l’aubaine. Je pense à NTM, des furieux avec une bonne dose d’humanisme, une touche de fraternité entre eux qui fait plaisir à voir, je pense à -M- qui s’est offert une course folle à travers le public histoire d’aller taper un solo au centre du monde, à Jamiroquai, à Mika… Et puis à Matthew Bellamy, somptueusement classieux dans son joli K-way transparent très mode, seyant à merveille avec les pluies, comment dire ? Diluviennes, dantesques, des pluies telles que Forrest Gump a dû en rencontrer lors de son périple dans les rizières du Viet « fucking » Nam. C’est ça. Glenmor, ce jeudi 15 juillet 2010 à 23 heures et des brouettes, c’était le Vietnam mais sans les balles traçantes. En attendant Muse, j’ai observé les photographes avec un soupçon de compassion, trempés comme des souches, protégeant comme ils le pouvaient leur boîtier. Sous ma veste de mer Jeantex, EOS 1D Mark IV piaffait d’impatience d’aller au contact et je dois à la vérité de dire que sur ce coup-là, le boîtier pro de Canon m’aura vraiment épaté, engrangeant les clichés RAW avec une régularité métronomique, littéralement aussi trempé que si je l’avais amené avec moi sous la douche. Je confirme. EOS 1D Mark IV est parfaitement tropicalisé et on ne peut pas en dire autant de tout le monde. Après le concert, c’était le mur des lamentations et la valse des sèche-cheveux. De mon côté, un kleenex aura suffi pour assécher la bête et j’ai eu une pensée émue pour le mec, chez Canon, qui a pondu la tropicalisation de ce boîtier ! Le lendemain, la plaine de Kerampuilh avait retrouvé son ciel azuréen et le festival nous a offert trois jours de concerts dont quelques pièces d’anthologie.
Le temps de dérusher les quelques quatre milles clichés réalisés à Carhaix, j’étais prêt pour mon second rendez-vous de l’été, à deux pas de chez moi cette fois, pour la Fête du bruit dans Landerneau, l’occasion encore une fois de retrouver des potes et de taper pendant deux jours une grosse douzaine de concerts dans une ambiance festive, quasi intimiste. Accueillir plus de vingt cinq mille festivaliers sur la plaine de la Petite Palud, en plein coeur de Landerneau, le pari était vraiment gonflé. Réunir des pointures comme Placebo, Morcheeba, Steel Pulse, la Rue Kétanou avec un dose de jeune scène (BB brunes, Zaz, …) mâtiné d’électro bon teint (Wax Tailor, 2 many DJ’s), c’était bien vu. Et puis, évidemment, la grosse cerise sur le gâteau, c’était la venue de Status Quo et ses deux inoxydables et inusables frontmen, Rick Parfitt et Francis Rossi. Car la divine surprise de cette Fête du bruit, c’était bien eux. Ah ! Depuis le temps que j’attendais le moment de taper les deux anciens sur scène, il fallait bien que ça finisse par arriver un jour. Je savais exactement le cliché que je voulais, Parfitt et Rossi, guitares parallèles et riffs de bon aloi, scandant les paroles de « Caroline » ou de « Softer ride ». I ain’t gonna work I ain’t gonna work no more. Francis Rossi avait repéré en un coup d’oeil ma tronche visiblement réjouie dans le pit et m’a offert quelques pitreries dont il a le secret. Bref, ces images-là je ne suis pas prêt de les oublier, ce concert non plus d’ailleurs, classé dans mon top 10 des plus beaux concerts de tous les temps. Un été en demi-teintes, avec quelques coups de blues et le privilège d’avoir traversé cet été au bras d’une diva. À la rentrée, je vous reparlerai en long et en large de mes aventures avec EOS 1D Mark IV, le boîtier haut de gamme signé Canon dont il y a tant à dire. Pour en avoir déjà un aperçu, il suffit de regarder les images produites aux Vieilles Charrues et à la Fête du Bruit. Avec Nikon aussi, il y a eu de bons moments, entre mes aventures sur le hub en temps que rédac’ chef invité et les photos (très chouettes) fournies par mes quatre photographes officiels des Vieilles Charrues équipés et soutenus par Nikon France, comme je l’ai été moi-même par Canon France. Mon petit doigt me dit que de belles surprises se profilent à l’horizon par les deux constructeurs, à un mois de la Photokina. De ça aussi, on va bientôt en reparler, plutôt deux fois qu’une. En attendant, les riffs de Matthew Bellamy et de Francis Rossi résonnent encore dans ma tête. Je savoure mes derniers instants d’été et quelques rayons de soleil, quand il y en a. Je vais faire quelques tirages papiers et nul doute que le cliché de Parfitt & Rossi rejoindra le mur de mon bureau. Entre Archie Shepp et Blonde Redhead. Cette photo, c’est comme un rêve de gosse, un clin d’oeil au passé. Take my hand, together we can rock’n roll.
• cliché inédit : Francis Rossi et Rick Parfitt (Status Quo, Fête du Bruit dans Landerneau 2010)
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Laurent dit
En te lisant, on s’y croirait, et ça donne vraiment envie ! Et des clichés exceptionnels, j’aime particulièrement Matthew Bellamy qui arrive à être classe avec une… capuche. C’est quand même pas commun.
harvey dit
@Laurent Tu as raison, Matthew c’est vraiment la classe. On était tous trempés comme des souches mais mine de rien dans la fosse on s’est bien éclaté !