D’abord deux mots sur Coeur de Pirate, que je n’avais pas prévu de shooter à la Carène et puis l’arrivée mardi matin du 1D Mark IV et la frénétique envie d’aller au charbon m’ont convaincu de demander une accrèd pour le soir même. Au passage big up au service comm de la Carène, idem pour Astérios, Arsenal Prod. et Gloria qui m’ont permis de shooter la miss et de vous montrer le résultat. Coeur de pirate donc. Perso, j’étais resté coincé sur « et tu m’aimes en-encore » la chanson toute auréolée de sa victoire de la musique, option choix du public. Le public, il est là et la Carène est carrément blindée, sold out jusqu’aux yeux. Première partie (ne jamais oublier les premières parties) avec un groupe de là-bas, t’sais d’laut’ côté de la grande bleue. Chinatown est un groupe plutôt sympathique, avec un chanteur, comment vous dire ? Au look entre Patrick Watson et le gars de la Chanson du Dimanche. Le trio livre un set court et acoustique, avec des petites chansons pop rigolottes et légères, faisant rimer Pénélope avec pop pop. Une pop joyeuse et déconnante, comme ils savent en faire là-bas, dans la belle province. Et puis vient la demoiselle, souriante, avec ce juste ce qu’il faut de grâce, avec ce truc un peu troublant de femme-enfant, tatouée comme un membre de gang de L.A., sauf qu’à y regarder de près, les tatouages sont plus à son image qu’à celle d’une bikeuse méchamment estampillée Hell’s. Elle traîne avec elle une angine carabinée et pourtant elle va assurer son set, comme une vraie pro qu’elle semble déjà être. Le répertoire est assez varié, entre comptines pop envoyées avec beaucoup de pudeur et d’élégance au piano et ballade country, avec entre deux une chouette reprise de Phoenix, un groupe français comme la demoiselle s’amuse à le préciser. Les zicos sont efficaces mais cela n’étonnera personne si je vous dis que, sur scène, je n’ai vu qu’elle. On ne se refait pas. Béatrice Martin va rejoindre mon panthéon des Girls rock, où elle aura une place de choix, entre Ruyter Suys et Constance Verluca.
Côté matos, j’embarquais avec moi EOS 1D Mark IV, avec mon 70-200 2,8L IS (j’ai reçu le série II le lendemain) et un 24/105 f4. J’ai d’abord tapé quelques shoots en mode AV, histoire de voir et puis rapido en mode M, qui est le seul mode qui me convienne vraiment. Du côté des réglages, rien d’exotique : collimateur central, mode de mesure évaluative standard, balance des blancs standard, format RAW. Du côté des sensibilités, là non plus pas de plages hors-normes, j’ai shooté de 200 à 1600 iso. Il faut avoir l’honnêteté de se dire que du point de vue de la gestion des hautes sensibilités, les efforts déployés par Canon sont sans commune mesure avec les moyens engagés par Nikon. Celà dit, à 1600iso l’image me semble clean, il faudra que je teste ce week-end les sensibilités plus élevées. Du côté de l’autofocus, en revanche, Canon a fait de gros efforts et son nouveau haut de gamme obtient de réelles performances. J’ai shooté au moteur, impressionnant de taper de la rafale à 10 images par seconde mais à éviter pendant un silence ou un concert de jazz : ambiance garantie ! J’avais été refroidi (doux euphémisme) par la review de Rob Galbraith à propos de l’AF. De mon côté j’ai shooté des séries de dix clichés en one shot, la première était bonne, les neuf suivantes aussi. À tester en mode AI servo sur un énervé du micro (comme Iggy Pop). Le boîtier produit des RAW de 22 Mo que j’ai dérushé dans Lightroom. Un zoom à 100% confirme une certaine molesse de l’image qui disparaît dès qu’on accentue un peu l’image qui semble alors se révéler, j’allais dire dans toute sa splendeur. On retrouve ce qui fait le charme des images générées avec un capteur Canon, dans le ton, les nuances de couleur. En revanche, à 1600 iso, j’ai retrouvé ce qui m’avait tant agacé sur 5D Mark II. Même en point d’équilibre, à grande ouverture et à une vitesse inférieure à 1/200ème, les résultats peuvent être erratiques (cramages en séries). Je testerai ce point avec plus d’acuité dans les jours qui viennent.
Finalement, quand je regarde la série Coeur de pirate réalisée avec EOS 1D Mark IV, je suis plutôt soulagé. J’ai lu et entendu tellement de trucs sur le boîtier que j’avais hâte d’en avoir le coeur net. Canon a fait un véritable effort sur l’aspect AF qui réagit de manière instantanée, même dans certaines zones d’ombre et ça c’est plutôt la bonne nouvelle du jour. Reste à voir comment le boîtier se comporte sur un set plus secoué, avec d’autres conditions de lights. Vendredi et samedi je couvre l’excellent festival Yakayalé qui fête sa dixième édition avec une affiche qui me ravit. Eiffel (mon putain de groupe d’ahuris), Iggy et les Stooges, Archive, le brestois Mickaël Guerrand en ouverture (et plein d’autres), ça va le faire. L’occasion aussi d’en faire voir de toutes les couleurs au 1D IV sur lequel je vais monter (avec la complicité de Canon France) pour l’occasion, le nouveau 70-200 2,8L IS serie II. Et ce tandem là, à mon avis, ça va dépotter…
• merci spécial à la Carène (Brest) et à la prod (Astérios, Arsenal Prod.) et au management de Coeur de Pirate (Gloria) d’avoir rendu cette session possible. Et bien sûr merci à Canon France pour son soutien.
Benoit Jauffrion dit
C’est vrai que Canon a souffert au niveau réputation au niveau des pro avec le dernier boitier.
Marketing oui, mais au bout du compte c’est toujours la qualité des images qui fini par faire le succès 🙂
Ghile dit
@Benoît Jauffrion Ouais enfin ça n’empêche pas certains de tout revendre et passer chez Nikon ! cf. Ole Jorgen Liodden de Canon Field Reviews qui va changer son site internet en Nikon Field Reviews…