Je ne sais pas si un jour j’écrirai mes mémoires. En fait je pense que tant que je tiendrai debout, j’irai faire des photos dans la pénombre des concerts, alors pensez donc ! Ecrire mes mémoires, c’est pas demain la veille. Et pourtant, j’en aurais des trucs à raconter, parce que des concerts, j’en ai vu un bon paquet et je garde toujours la même émotion, intacte, surtout lorsque les lumières salle s’éteignent, que le silence se fait (quand c’est du jazz) ou au contraire que l’obscurité favorise les hurlements (quand c’est du rock). Et puis, il y les concerts mythiques, ceux dont on sait, alors qu’on est en train de les vivre, que jamais ils ne sortiront de la mémoire. Le concert qu’a donné Nashville Pussy au Vauban en 2006 est de ceux-là. Un moment hallucinant, pendant le concert et des rencontres empreintes de jovialité, après le concert, aussi bien backstage qu’au bar du Vauban. Musicalement, Nashville Pussy, c’est comment dire ? Du rock bourrin de qualité, assaisonné de clichés qui donnent à la presta de ce groupe US une teinte très particulière. Il ne faut pas aller voir un concert des Pussy avec un quelconque a priori, c’est un peu comme quand tu vas à DisneyLand. Si tu commences à gueuler après l’impérialisme américain au mileu de Main street, t’es mal barré… Avec Nashville Pussy, c’est pareil, il faut juste se laisser aller à ses instincts d’enfant du rock primitif (je n’ai pas dit primaire) et vivre l’instant avec délectation. Et là, Ô mes aïeux, j’ai senti pointer une vibration orgasmique, devant les mimiques de Ruyter Suys, affolante au manche de sa Gibson, déchaînée, la poitrine opulante en avant, arrachant des riffs (elle finira le concert sur une corde), montant le niveau des racks Marshall au delà du raisonnable, relayée par une Karen Cuda à la basse, divinement sexy, ondulante, insaisissable. Et pour répondre aux deux filles, Blaine Cartwright, au chant, grognements et descente de Jack Daniels (si je buvais un centième de tout ce que descend Blaine pendant un concert, je ne serais plus là depuis un bail…) et Jeremy Thomson, cogneur invétéré, frappe sourde et massive et un garçon absolument adorable une fois sorti de scène. Parce que, un concert de Nashville Pussy, c’est pendant et c’est aussi après. C’est Ruyter qui pose avec les fans, qui signe à tour de bras, avec une gentillesse, une générosité qui forcent le respect. Bref, un groupe à savourer sans modération (en revanche, allez-y mollo sur le Jack Daniels). Si je vous parle de Nashville Pussy, c’est qu’une rumeur les annonce aux Vieilles Charrues, rumeur confirmée sur le site français dédié au groupe. Une prestation définitivement in-ra-ta-ble, pour l’un des groupes cultes de la scène rock US. Alors cet été tous aux Charrues, motherfuckers ! Et pour paraphraser le titre délicat du premier album… Let Them Eat Pussy !
• cliché (inédit) : Ruyter Suys faisant tester l’efficacité du nouveau Rexona après un concert, backstage Vauban à Jeremy Thomson
• voir les photos sur Cinquième nuit de Nashville Pussy en concert au Vauban en 2006 et à la Carène en 2007.
helena dit
Un article absolument génial qui reflète exactement l’ambiance des concert que nous offrent les pussy. Mon groupe préféré que je vais d’ailleurs voir à Caen en Février, ça me fait une trotte depuis Chartres, mais quand on aime on ne compte pas !
harvey dit
@helena je vois qu’on se comprend ! Let’s rock !