Je ne suis pas allé ce mercredi sur le site de Noir Désir pour télécharger les deux titres mis en ligne par le groupe. En revanche, j’en ai entendu parler, plutôt deux foix qu’une et je dois à la vérité de dire que ce que j’ai lu, ici ou là, me fout singulièrement la gerbe. Que les fans de Noir Désir soient heureux du retour d’un groupe qui ne s’est jamais séparé – les membres de Noir Dez n’ont jamais été aussi unis que lors de ces années tragiques – que tout ceux qui aiment le son et l’univers de Noir Désir (et j’en suis) se soient senti touchés à l’annonce du titre « gagnants, perdants » n’a rien d’étonnant. D’autant qu’à cette suprise s’en ajoute une autre, qui me touche beaucoup, c’est la participation de Romain Humeau et de sa femme Estelle – du groupe Eiffel – à une reprise électrique du Temps des cerises. Aucun doute possible, Noir Désir semble nous dire que rien ne fera changer le groupe dans ce qu’il est, dans ce qu’il pense, ce dont pour ma part je n’ai jamais douté. En revanche, le déferlement médiatique, l’intérêt sordide de toute une presse qui n’a que faire de Noir Désir mais qui espère se repaître encore et encore de la tragédie Cantat/Trintignant, faisant, défaisant le scénario du drame à l’envi, exhumant sans relâche les douleurs, oui, ce déchaînement-là me donne la nausée. Ce qui s’est passé a été jugé et une décision de Justice ne se commente pas. Je suis singulièrement agacé par tous les redresseurs de tort pour qui le purgatoire éternel n’y suffira pas, montrant du doigt Bertrand Cantat, désignant en lui l’ignoble créature pour qui nul châtiment ne sera juste et convenable. Et surtout, qu’il n’ait pas l’indécence de chanter ! Aux yeux de cette opinion publique-là, il ne suffit pas que Bertrand Cantat ait été condamné, il faut désormais qu’il soit damné, qu’il rejoigne le septième cercle de l’Enfer de Dante. Et cet agacement va crescendo alors que la majorité de ceux qui hurlent avec les loups ne savaient rien de Noir Désir et encore moins de Bertrand Cantat avant la tragédie de 2003. Quant au pardon, à la compassion, au droit à la réinsertion, il semble que ces valeurs ne s’appliquent pas sur un délit aussi médiatique. Pour ma part, j’entends la voix de Bertrand Cantat et plus que jamais cette voix me touche. A cette fragilité qui m’avait bouleversé, il me semble désormais percevoir quelque chose de nouveau, comme une fêlure, une cassure, à l’intérieur. Une tristesse infinie…
caro dit
Toujours un plaisir de vous lire,
à tout bientôt
SanSystem dit
Que dire de plus sinon que tout est dit.
Je partage le même avis.
Ce groupe, qu’on aime ou qu’on n’aime pas , ne laisse personnes indiffèrent.
Alors soyons désinvoltes, n’ayons l’air de rien.