Un black dans la foule qui lève les bras au ciel et scande Yes we can ! Yes we can ! Une femme d’affaires afro américaine qui chante les louanges de son pays bien-aimé. God bless America. Jusqu’à Bruce Springsteen qui a chanté les droits civiques à travers tout le pays, infatigable voyageur. Pas rancuniers les blacks aux US, quand on sait qu’il y a à peine un demi siècle ce pays se vautrait dans le racisme le plus intolérable, pratiquant l’apartheid le plus vil, la ségrégation la plus honteuse. Triste réalité. Aux blacks, citoyens de seconde zone, interdiction des bus réservés aux blancs, des magasins whites only, interdiction de l’accès à l’éducation, au savoir. Dans les états du sud profond, la culture du coton s’est faite à bon compte, avec une main d’oeuvre corvéable à merci, esclaves d’une terre qui leur était étrangère. Ironie du sort, l’économie du coton est victime aujourd’hui de la concurrence effrénée des pays asiatiques, qui pratiquent, eux-aussi, des formes modernes d’esclavage. Je regarde Barack Obama et j’écoute attentivement cet homme qui, malgré ses origines, n’a au fond que très peu évoqué durant sa campagne les différences raciales. Obama a été élu Président des États-Unis grâce aux voix des jeunes et des noirs qui ont voté massivement, mais aussi des latinos et des blancs. Tous ensemble pour rejeter la politique absurde de Georges W. qui laisse un pays exangue, une dette financière monstrueuse et au delà de ces considérations intérieures une image déplorable de son pays. Car les États-Unis n’ont jamais été aussi honis, détestés, haïs sur la planète qu’ils ne le sont aujourd’hui. Il est loin, le temps du rêve américain érigé en mode de vie modèle pour toute l’humanité. Obama promet qu’il va cesser la guerre en Irak, fermer Guantanamo, qu’il va discuter avec les musulmans. Quoiqu’il en soit, rien ne pourra être pire que les deux mandats que Bush bient d’achever (dans tous les sens du terme). Avec ferveur on a envie de croire, de prier Dieu et tous ses Saints, tous unis dans une prière américaine. God bless Obama.