« Bon déjà, première mise au point. Si ça te gonfle, pourquoi tu as un myspace, hein ? » me lâche ma conscience pleine de bon sens. La remarque n’est pas dénuée de fondement et la réponse aussi conne que lorsque ma mère me demandait pourquoi j’avais commencé à fumer. « Pour faire comme les copains, tiens ! » Fumer et ouvrir un Myspace c’est pas loin d’être pareil. Sauf que fumer donne le cancer et des maladies salement graves et pas le Myspace, quoique. Si ça se trouve un jour des médecins et des statisticiens découvriront qu’avoir un Myspace était une circonstance agravante, comme le téléphone mobile ou le Wifi. Moi j’ai les trois et je suis un ancien fumeur, donc je suis mal barré. Réseau social vous dites ? Mon cul. Juste un bon plan, une idée de génie pour réussir à fédérer sur un segment de l’internet une catégorie bien spécifique de gens liés à une industrie musicale qui, au passage, est en train de mourir aussi lentement et sûrement qu’un crétin qui aurait passé sa vie coincé entre ses antennes Wifi et son téléphone Nokia, suivez mon regard. Manque de bol. Le seul qui tire profit de tout ce merdier, c’est l’heureux proprio de la boutique, le tenancier du boxon, le taulier du Myspace qui a racheté tout ce bordel pour une poignée de cacahuètes en 2005, de mémoire et à la louche cinq cent quatre vingt millions de dollars, autant dire une misère. Fox Interactive media, la société de Rupert Murdoch, est basée à Los Angeles (I love L.A.) et a pour (seul) objectif depuis le rachat de faire de Myspace « un modèle viable ». Autrement dit, respecter la régle des trois M (money, money, money). Myspace est donc désormais un énorme placard publicitaire qui tire profit du contenu apporté par ses adhérents. Ca ne me choque pas, c’est du business, pas risky pour deux ronds. Mais à tout prendre, ce modèle de réseau social me gonfle, presque autant que Facebook, son alter ego fashion orienté business school. Anti-social, ça fait un moment que je perds mon sang froid. Les invitations d’amis que je ne connais pas tombent sur mon Mysace avec une régularité métronomique. Il faut absolument que je trouve la ligne de commande pour fermer mon Myspace et en finir, comme on en finit de la dope, de la clope, de l’alcool. Myspace, c’est promis. Demain j’arrête.
• photo : Ruyter, frontgirl de Nashville Pussy au Vauban en 2006
Fred dit
Vieux filou, tu dis ca juste le jour où le site le plus moche et le plus bordelique du web fait son relooking et devient presque beau ! 🙂