Une info, sèche comme un coup de trique, une claque dans la gueule, non pire, une gifle, sèche, rapide. La nouvelle tombe sous mes yeux. Jean-François Bizot est mort. Quand j’étais ado, je lisais Actuel chaque fois que je le pouvais. Dans Actuel, on découvrait des tas de trucs épatants. Contre-culture, underground, j’ai découvert pêle-mêle, Zappa, Crumb, les freaks brothers, Gotlib, Richard Corben et surtout un pied de nez jubilatoire à toute une génération de vieux cons. Tout ça, je le dois à Actuel et ça, ça ne s’oublie pas. Alors, chaque fois que j’entendais parler de Jean-François Bizot, je repensais avec émotion et tendresse à celui par la grâce de qui je suis devenu un peu plus adulte. Cette fois, la page est tournée et Actuel c’est vraiment fini. N’empêche, on s’est bien marré et ça a duré cinq ans qui m’ont paru une éternité. Merci Monsieur Bizot, c’était cool.
J’ai lu actuel à partir de 79, 80. Actuel m’a déniaisé plus vite que je ne l’aurai fait sans lui : tant mieux.
Jack a tué Jean-François. Sûrement un dur à cuir ce squatteur de mes deux !
J’ai lu Actuel et Pilote entre 72 et 76. Avec Pilote (mâtin quel journal !) j’ai découvert l’essentiel de ma culture bédéphile. Avec Actuel j’ai découvert tout le reste, la culture underground, le trait épais et violent d’un Robert Crumb, l’univers décalé de Cidopey signé Richard Corben, l’humour noir de Bodé, le monde déjanté des Fabulous freak brothers de Gilbert Shelton. Actuel c’était une boîte de Pandore dans laquelle j’ai découvert ce qui a constitué, des années plus tard, la base de ma culture.
Shots est une référence directe à cette époque.