1- En mode manuel tu travailleras
La photographie est un art subtil, un équilibre délicat entre une dose de lumière, un cadrage, une vitesse de prise de vue. Pour la photo de concerts, c’est encore plus vrai, encore plus complexe, parce que tout va vite, parce que le sujet bouge, parfois avec violence, dans une ambiance lumineuse souvent drastique. Il n’y a pas d’autre alternative que le mode manuel. Ceux qui te diront le contraire sont à côté de leurs pompes ou alors ils ont choisi la voie de la facilité, voire les deux. Parce que les modes priorités (ouverture ou vitesse) sont des modes automatiques qui ne disent pas leur nom et qu’en plus c’est très casse-gueule. D’ailleurs, quand je shoote en concert, il m’arrive parfois d’observer les photographes, quand il y en a. Si le pouce et l’index ne travaillent pas ensemble, l’un pour régler le diaph, l’autre pour la vitesse, c’est que le gazier est en mode semi-auto. Facile, on régle sur la plus grande ouverture et roulez jeunesse ! Sauf que la photo de concert, ça ne marche pas comme ça. Il faut savoir anticiper, observer les lumières, prévoir leur état à venir. Maintenant, à l’instant T tu es à 1/80ème et tu es sous-ex, dans deux secondes tu seras équilibré, une seconde plus tard tu seras sur-ex. Pas facile hein ? Non, pas facile. Mais quand c’est dans la boîte, tu sais ce que tu as fait ton taff.
2- En format RAW tu shooteras
En numérique, le format RAW permet tellement de choses fantastiques. Le RAW c’est un peu comme une machine à voyager dans le temps, la possibilité de corriger des erreurs ou de changer d’avis, sur la balance des blancs par exemple. Le RAW c’est aussi la possibilité de sauver un cliché. En fait, le format RAW n’est pas une option, c’est pour le coup un vrai commandement. Tu shooteras en RAW, tu ne discuteras pas et pis c’est tout. Si ton boîtier le permet, tu auras deux cartes. Sur mon D3s par exemple, j’ai une Sandisk Extreme 32Go qui stocke mes fichiers RAW et une 16Go qui stocke mes fichiers jpeg, dont je ne me sers d’ailleurs quasiment jamais. C’est une sécurité, comme un backup, au cas où l’enregistrement sur la carte dédiée au RAW merderait, ce qui ne m’est jamais arrivé.
3- En focale variable tu travailleras
Dans les petites salles il existe rarement des fosses réservées aux photographes. Alors tu choisis ton camp, jardin ou cour et tu n’en bouges plus. Les focales fixes offrent d’être généralement plus lumineuses mais les focales variables permettent de faire varier le cadrage sans bouger de l’endroit où on s’est planté. Pour moi c’est la meilleure option et c’est celle que je conseille. Dans une petite salle, un calibre 16-35 convient bien, sur une salle moyenne on opte plutôt pour un trans-standard comme le 24-120 (ou le 24-105) alors qu’en festival ou sur des salles vastes on tape plutôt au 70-200. Côté sac, fourre-tout, pas vraiment de solution idéale. La chestvest de Newswear, la ceinture Light belt de Lowepro équipée d’étuis Sliplock, sont de bonnes alternatives pour avoir son matos sur soi sans trop d’encombrement.
4- Les conditions difficiles tu privilégieras
La vie d’un photographe de concerts n’est pas un fleuve tranquille. J’aime particulièrement les petites salles, celles dont je dis souvent qu’elles sentent la bière et l’animal, pour paraphraser Miossec. Ambiance moite, lights difficiles, évolution compliquée dans le public, ça bouge dans tous les sens, parfois ça pogotte. En fait j’adore quand ça pogotte, j’ai vraiment le sentiment d’être dedans, il y a autant d’images à shooter sur scène que dans le public. J’ai comme ça quelques souvenirs de concerts épiques, porté par la foule. Les Bérus, Mass Hysteria, Aqme, au Vauban, c’était dantesque. Plus c’est difficile, plus la barre est haute, plus le plaisir de ramener de la belle image est intense.
5- En couleurs tu travailleras
Le concert, c’est la vie et la vie c’est la couleur. Il n’y a rien de plus beau qu’une belle image de concert pleine de couleurs. Et là tu me dis : « et le noir et blanc alors ? » Tu feras du noir et blanc quand le noir et blanc t’appelleras. Un jour, tu verras une image et tu sauras qu’elle s’impose en noir et blanc, mais attention ! Si tu crois que passer un cliché de la couleur au black and white va te permettre de rattraper le coup d’un cliché pourri, ce que tu te goures mon jeune ami ! Un cliché pourri en couleurs sera pourri en noir et blanc, mais rassure-toi. L’inverse est vrai. Et puis passer une photo couleurs en noir et blanc juste pour faire style (prononcez staïle), ça ne trompe personne.
6- Ton niveau d’exigence sans cesse tu relèveras
Il est long le chemin et les pièges nombreux, comme disait ce cher Étienne (Daho). C’est peut-être le côté le plus passionnant du parcours photographique, ce sentiment de toujours pouvoir progresser. Sois exigent. Tout le temps. Dans tes réglages, dans le choix de ton matériel, dans tes cadrages. Ne laisse rien passer. Et, surtout, ne compte pas trop sur le post-traitement pour rattraper les coups foireux. Un bon cliché, c’est brut de capteur. Zéro bidouille. De toutes façons une image moulinée à l’excès dans Lightroom et consorts, elle se reconnaît de loin et encore une fois ce genre d’image ne trompe personne, aucun pro de l’image en tout cas. En plus, le côté pervers de ce genre de moulinette, c’est qu’au final toutes tes images, à terme, se ressemblent. Et comme nombre de photographes utilisent les mêmes ficelles, tes images ressemblent aussi à celles du voisin.
7- Le meilleur seulement tu montreras
Tu as un privilège. Tu es à la fois metteur en scène, cadreur, directeur de la photo et en plus tu es ton premier spectateur. Quand tu dérushes, tu dois savoir immédiatement ce qui te fait vibrer, tu dois voir l’image qui fait wouah ! Sur de nombreux sites internet, on peut voir des galeries de photos de concerts avec vingt ou trente photos, c’est un signe qui ne trompe pas. Bien souvent d’ailleurs, plusieurs photos se ressemblent, l’hésitation à choisir entre tel ou tel cliché est palpable, on sent bien que le photographe n’a pas su se décider. Si tu n’as pas d’œil pour choisir le meilleur du meilleur, si tu ne sais pas et que tu optes pour la solution de facilité, c’est à dire de montrer tout et en vrac, tu mets à côté. Un conseil. Relis le sixième commandement.
8- Jamais tes clichés gratuitement tu ne donneras
Premier constat. Si tu fais de la photo de concert en espérant approcher des artistes au plus près et soigner ton égo, tu risques d’être vachement déçu. J’ai couvert beaucoup de concerts et à deux ou trois rares exceptions je ne compte pas d’ami dans ce milieu. Je fais très peu de tirages papier et par voie de conséquence il ne circule que très peu de tirages originaux. Je ne transmets jamais de fichiers haute déf. La photographie c’est mon travail et je ne travaille pas gratuitement. Donner ses photos c’est pervertir le système. Si tu veux être crédible, ne joue pas à ça.
9- Les artistes, le public, la prod tu respecteras
En règle générale, les photographes ont ce privilège d’obtenir une accréditation gratuite, ce qui est somme toute normale. Personne ne paye pour travailler. En revanche, une fois dans la place, je mets un point d’honneur à respecter les gens, simplement. D’abord les artistes, sans qui, naturellement, rien de toute cette magie n’existerait. Il est des artistes qui ne sont pas gênés par la présence de photographes, il en est même qui en jouent, qui s’en amusent. J’ai en mémoire des concerts épiques (avec Bryan Ferry par exemple), où la complicité était vraiment palpable et les photos sont à la hauteur de ce choc émotionnel. D’autres peuvent être gênés, voire angoissés par la présence d’un photographe. Il faut sentir le truc et s’adapter. Dans le pire des cas, il faut s’en aller, quitter la salle. Ensuite le public, qui paye sa place, lui. Si j’occupe une chaise, qu’il ne reste aucune place disponible, je laisse ma place. J’évite de bousculer le public, je ne fais pas le forcing pour accéder au premier rang. Et le respect c’est aussi d’applaudir l’artiste, avec le public. Enfin, la production, toute cette équipe, du producteur en passant par les ingés son, les lighteux, les roadies, bref, toutes celles et tout ceux qui font du spectacle vivant une réalité, qui prennent des risques financiers, humains. Du respect, de la discrétion vis à vis des gens, de tous ces gens grâce à qui nous, photographes, nous avons le privilège de travailler dans de bonnes conditions.
10- Ton chemin seul tu traceras
C’est le dixième commandement, c’est le dernier et c’est aussi le premier. Et il vaut pour vous toutes et tous qui lisez ces lignes. Vous serez seuls. Vous ne pourrez compter que sur vous-même et dans votre enfer personne ne vous entendra crier. Le photographe est un être solitaire par définition. Même très entouré, quand l’œil se rive au viseur, quand la scène se cadre dans l’attente de l’instant, plus rien n’existe, on est comme un autiste, seul et isolé dans son monde. Tout va très vite, la photo de scène c’est difficile, c’est complexe, on essaie de se souvenir des conseils et finalement on s’aperçoit qu’on n’en n’a gardé que quelques trucs basiques. Parce que finalement, on trace sa route tout seul, le boîtier en mains, on croise des gens qui au fil du temps vous reconnaissent. Quand vous arrivez dans un lieu et que le patron de lieux vous dit « Tiens, voilà le photographe« , quand un artiste vous offre un regard, un sourire, l’air de rien, comme s’il vous disait « Allez ! Prends ça et fais toi plaisir ! » et quand quelques temps plus tard ce même artiste vous dit, en confidence « Vous me montrez beaucoup plus beau que je ne le suis dans la réalité ! », quand des gens du public vous sourient, quand une gamine vous dit « J’adore vos photos de Brian Molko ! » ou qu’un barman vous offre une limonade (ah ! J’allais oublier ! Jamais d’alcool avant un concert… Pendant non plus d’ailleurs !) alors vous savez que vous êtes accepté, intégré, assimilé. Voilà. La route est dégagée et ton aventure peut commencer. Long is the road.
Yann dit
Très bon article encore une fois!
C’est vrai que le mode M devient vite une évidence pour gérer au mieux les variations de lumière.
Quid de l’ISO Auto? Avec la meilleure gestion sur les boîtiers récents, beaucoup y passent .. ?
Les 10 Commandements du photographe, par Hervé -Moise- Le Gall!
ERWAN dit
En effet, mode M , mais la question des isos auto me taraude de plus en plus.
J ai d ailleurs essayé sur D700 et le résultat me parait assez interressant.
Pas évident à certains moment de jouer en plus de l ouverture et vitesse sur les isos..don pourquoi rester à 1600 ou plus, si tout d un coup 800 suffit par exemple…
Bones dit
Merci pour ces conseils, c’est toujours bon à prendre quand on est pas un habitué des concerts 🙂
Richard dit
C’est beau !!
Ah, les isos auto… Pour ma part je n’ai pas confiance. Hervé ?
C’est vrai que les zooms, c’est bien, mais quand même Hervé, ne me dit pas qu’à chaque fois que tu sors une fixe, c’est une claque assurée ?! Pour ma part, mon 50mm est mon arme de guerre, je la sors quand je sens que le combat m’échappe, et là, paf, c’est magique !
Merci pour ce bel article.
Richard
Buffalaurent dit
Justement, une question sur ce mode M: je shoot effectivement en mode M, parce qu’en mode priorité à l’ouverture, l’appareil se goure souvent sur le temps d’exposition, vu que les lumières changent tout le temps. Mais au final, il m’arrive très rarement de toucher à l’ouverture (2.8), comme je ne peux pas monter au delà de 1600 iso, je me retrouve souvent à jouer avec le temps de pose, ou au mieux, avec les iso, mais c’est souvent pour avoir un temps de pose aussi petit que possible. Ca m’arrive de changer l’ouverture (en particulier quand j’ai vraiment pas beaucoup de lumière et que je prends mon 50mm pour essayer de sauver les meubles), mais c’est rare. Du coup, c’est une forme de semi-automatisme, en fait, non? (c’pas bien, je sais… ceci dit, je reste en mode M, vu que je ne fais pas confiance au mode Av Caesar pour les concerts).
harvey dit
@Yann c’est quoi le mode iso auto ? Blague à part, dès qu’il y a le mot auto dans la fonctionnalité, c’est des emmerdes assurées. Et là j’en entends plus d’un me dire « même dans le mot autofocus ? » Ouais même dans ce mot-là, effectivement…
@Erwann il faut évaluer la lumière, faire une côte mal taillée, quitte à monter ou descendre pendant le set. En terme de propreté d’image, 800 c’est nettement mieux que 1600. Mon D3s monte à 12800iso mais c’est vraiment une sortie de secours que je n’utilise que très rarement.
@Bones les conseilleurs sont rarement les payeurs. Il s’agit juste de quelques pistes, d’ailleurs assez ironiquement le 10ème commandement conseille de ne pas trop écouter les autres…
@Richard tu vas rire, je n’ai plus d’optiques à focale fixe depuis que je suis passé chez Nikon. Ce n’est que partie remise, j’achèterai sans aucun doute un 50mm f1,4 d’ici l’été, parce que tu as raison, le 50 c’est LE caillou.
@Buffalaurent je redis ce que j’ai écrit, le mode priorité c’est un mode auto qui ne dit pas son nom. En concert, le gars qui bosse en mode priorité ouverture se cale à f2,8 si c’est son plus grand diaph dispo. Partant de là, le boîtier adaptera la vitesse. C’est comme ça que tu te retrouves à shooter au 15ème et que tu traînes du flou. En mode M, au moins, je fais ce que je veux. Si je décide d’être un peu sous-ex, c’est à moi de voir (si j’ose dire). Maintenant se caler sur f2,8 en mode M et ne pas en bouger, c’est ne pas comprendre l’utilité de l’ouverture mais tu as raison c’est aussi une forme d’automatisme, assez casse-gueule par ailleurs.
David dit
Tu as oublié le 11ème: Ton cobra ou ton flash intégré tu oublieras 🙂
Buffalaurent dit
@Harvey:
Ok, je vois ce que tu veux dire. Effectivement, j’avais pas compté le fait que la priorité à l’ouverture s’assure toujours que la photo soit « correctement exposée » (même si l’appareil et le photographe n’ont pas forcément la même notion du correctement exposé).
Jean-Luc Kokel dit
Hervé, quand je vous disais qu’il fallait travailler en RAW ?
erwan dit
merci de ta réponse, si ce n est pas abusé, qu appelles tu « faire une côte mal taillée » ?
harvey dit
@Jean-Luc c’est vrai, j’ai commencé à bosser en RAW à partir du moment où j’ai vraiment été emmerdé par la technique, en clair la période 5D Mark II (été 2009). Avant cette période, le jpeg d’origine me convenait bien, c’est avec les aléas du 5D MkII que j’ai réalisé le bénéfice que je pourrais tirer d’un format structuré comme le RAW. Et puis parallèlement j’ai croisé la route de Lightroom (après avoir testé sans enthousiasme Aperture) et à partir de là, j’ai bossé en RAW. Ce format c’est une ceinture de sécurité pour le photographe.
@erwan tu jauges la lumière, tu choisis une sensibilité mais tu peux t’adapter si la lumière est plus ou moins intense. En fait, la régle en photo de concert c’est qu’il n’y a pas de règles 🙂
Armand dit
merci pour tes conseils dont beaucoup que je pratique déjà depuis un petit moment suite a mes lectures intérieures de ta pratique.
Comme un pied de nez histoire de te rappeler de souvenirs (lol) je viens de prendre possession d’un 1D MkIV ou j’ai tout a apprendre…c’est un plaisir de te lire.
Armand.
harvey dit
@Armand ah ! 1D Mark IV… Quel putain de boîtier ! Un peu court au delà de 3200iso, mais pour le reste, avec des optiques qui vont bien comme le fabuleux 70-200 2,8L II serie II, j’en garde un excellent souvenir. Je n’ai aucune amertume vis à vis de Canon, en partie grâce à Mark IV et à son petit frère (7D). Je ne sais pas ce que Canon nous prépare en ce moment, mais je me dis que les prochaines annonces vont décoiffer.
Paul dit
Mes domaines de prédiléction étant le mariage et le portrait, C’est pareil, mode manuel obligatoire pour une exposition précise et constante. D’autant plus important que dans mon cas j’utilise très souvent des flashs (en manuel aussi la plupart du temps pour les mêmes raisons).
Les rares cas où je passe en Av, c’est quand je passe de l’intérieur à l’extérieur et vice versa (sombre à très lumineux), en gros les fois où je n’ai pas le temps de refaire les bons réglages rapidement pour choper l’action.
Les modes semi-auto fonctionnent tout de même, à condition de bien percevoir les notions de correction d’exposition mais également de mesure de lumière.
Sinon tout à fait à part, Tv: pour prendre mon chien et P: pour les pistes entre potes :))))))
A440 dit
…plus qu’à parler du…silence!(ou absence de bruit perturbant)
erwan dit
et pour l expo, un débat sans fin sur certains forums…moi, je me mets en spot, certains affirment que rien ne vaut la matricielle..
harvey dit
@erwan il n’y a pas de règle sur la méthode de mesure de l’exposition, tout dépend des conditions de prise de vue. Faire un shoot en mode matriciel peut s’avérer judicieux ou catastrophique selon les cas. La règle c’est de comprendre ce qu’on fait et de mettre en adéquation l’outil avec son besoin.
PhilippeF dit
C’est dingue comme parfois tu sais exprimer tout haut ce que je pense tout bas.
Impec tes commandements !
harvey dit
@PhilippeF tu peux m’appeler Moïse mais je ne te garantis pas de miracle !
erwan dit
@ harvey : ben la matricielle m a souvent été catastrophique…
John dit
Bonsoir,
Cela fait un petit moment que je te suis… Merci pour ton site, les articles que tu écris et merci aux commentaires, qui apportent toujours un plus.
La photo de concert, je ne vais pas dire que c’est mon quotidien, mais presque. Je shoote dans les deux salles de ma petite ville et dans un bar. Depuis le début, je pratique le mode manuel. J’ai bien essayé les modes ouverture ou vitesse, selon les conseils de certains sur d’autres sites, mais j’ai toujours été gêné, et le résultat n’a pas été à la hauteur ! Je dirais que c’est indispensable ! Le raw devrait être obligatoire, même si j’ai un collègue (photographe de presse, à l’origine du problème N. M. dont tu as parlé, dans un papier…) qui ne fait que du jpeg avec son D3. Mais, bon il doit aller vite quand la publication est pour le lendemain !
J’avais aussi essayé les isos auto jusque 3200 (sur un D300S). Et là, pareil, les résultats ne sont pas à la hauteur de mes attentes et souhaits. Finalement, j’aime bien maîtriser l’ensemble et savoir quel résultat au final je vais avoir. Évidement, cela semble plus compliqué, mais c’est comme tout, à un moment, on arrive à sortir quelque chose… Mais l’essentiel, c’est d’avoir une belle photo, une photo qui plaise, alors qu’elle soit sous, sur ou bien exposée, ce n’est pas, pour moi, le plus important. Je veux que mon image présente une émotion…
Par contre, je suis quasi tout le temps en mesure spot, sur le point AF sélectif, ce qui je trouve me permet de mieux maitriser la lumière, car il en faut un peu, pour montrer ce que nous photographions 🙂
J’aime beaucoup le commandement n°8 ;-), que tout le monde t’entende Moïse !
Les 4 & 6 se font par la pratique et la maîtrise, à mon avis. Mais par contre, c’est très stimulant pour toujours faire différemment, et donc prendre son pied, car pour moi, cela doit rester un vrai plaisir. Cela pourrait faire l’objet d’un commandement.
Quant au numéro 10, c’est tellement vrai. On lit tes conseils, le débutant, se dit : super, voilà une recette qu’elle est bonne ! Mais une fois devant la scène, « c’est quoi le super truc que le gars avait écrit ? bon tant pis, j’y vais, on verra bien ». J’ai appris sur le terrain en pratiquant, alors allez-y, testez, expérimentez et surtout prenez votre pied !
philippe Malet dit
.. 3 ans que je shoote en scène et ce n’est que maintenant que je découvre ton site ! … et les commandements qui sont devenus au fil du temps, une évidence, LA vraie façon d’être…
Whaou… ça fait plaisir de ne plus être seul…. mdr
Philippe
harvey dit
@John je connais des photographes de presse qui ne travaillent qu’en jpeg pour des questions de timing. Quand je bossais en Canon, je faisais la map sur le spot central et je recadrais. Avec D3s, j’ai pris l’habitude de sélectionner manuellement mon collimateur, ce qui est nettement plus contraignant mais aussi plus confortable. Concernant le plaisir, on est d’accord. Je l’ai beaucoup écrit, ici sur Shots. Sans plaisir, mieux vaut faire autre chose…
@philippe Malet mieux vaut tard que jamais 😉 Bienvenue sur Shots.
Rom's dit
Pas d’accord pour le point 3. Chacun sa méthode de travail simplement. Tu peux tout aussi bien varier tes cadrages avec du fixe qu’avec du variable. Et sans parler d’ouverture, la qualité optique sur une focale fixe est généralement meilleure (genre t’as pas mieux chez Nikon que les 24, 35, 85 1.4 par exemple 🙂 ), mais encore une fois, question de feeling…
Pour le point 8, la salle où je shootais refuse tout paiement, et te fait même signé des papiers quand tu viens shooter t’engageant à ne faire aucun usage commercial de tes photos (je sais, c’est illégal, mais ils le font quand même, et si tu refuses de signer, tu ne shootes pas… Bilan, je n’y shoot plus 🙂 ), mais il y’a 15 photogs amateurs qui poussent à la porte pour venir shooter, de manière bénévole bien entendu, et en donnant les photos au service presse…
Et je ne parle pas du nombre de prod qui m’ont renvoyé des mails du style « pas de problèmes pour votre accréditation, par contre, vous nous fournirez les photos gratuitement en échange de quoi, nous nous engageons à vous créditer lors de leurs éventuelles publications »…
…
harvey dit
@Rom’s Tu peux varier ton cadrage mais pas ta focale 😉 En même temps, le 10ème commandement incite à ne pas suivre les neufs commandements précédents ! Il n’y a rien de définitif, en photo comme ailleurs. Il y aura toujours des gens pour bosser gratuitement, c’est sûr. Il faut savoir ce qu’on veut dans la vie, la photo c’est pas de l’improvisation ! Et puis les prods qui tiennent ce genre de propos c’est pas des gens sérieux. En plus la mention de crédit est obligatoire…
jay dit
a Paris, la plupart des prods demandent des images gratos en échange d’un pass. C’est l »époque qui veut ça et moi je préfère concéder 3 fotos basse def que rester à la porte. Quant aux contrats de dernière minute qu’on demande de signer je les signe d’un Z qui veut dire….
Christian Dao dit
Par expérience, je trouve les arguments globalement justes.
Il me semble cependant qu’on réserve un sort injuste au traitement post prise de vue (le terme de post-prod m’écorche un peu la bouche). Je dirais, aux développements, à tous les sens du terme et au pluriel. La phase à mauvaise réputation parce que les effets sont souvent réglés de façon excessive. Quand ils sont maîtrisés, c’est une façon de revenir au travail à l’agrandisseur mais de façon superlative, en Noir & Blanc , mais aussi en couleur, ce qui était difficile pour l’amateur en argentique.
Pour commencer dans la finesse, je recommande de » dématricer » (aïe !) avec DxO plutôt qu’avec Lightroom : beaucoup plus fin ! tout le reste doit être fait en s’extrayant de la fascination pour les logiciels et leur maîtrise, dans le but de rester sans cesse conscient de ce que l’on fait de l’image en terme de lumière.
Comme ça va toujours mieux en le disant avec des images, quelques galeries issues d’une commande des Primeurs de Massy :
http://tourl.fr/ahvd
Bonnes photos à tous.
Jay dit
Comme ça va mieux en le disant…je reste perplexe à la lecture des propos ci-dessus; Sans vouloir semer la zizanie, je vois du bruit sur certaines de vos images de concert et une maitrise de l’expo pas tjs maitrisée ou alors c’est de l’art. C’est embêtant d’autant plus que vs recommandez un soft censé être plus fin que Lightroom qui n’est pas un tueur en matière de correction de bruit mais ça tout le monde le sait. Pour le reste ça marche bien et à moins d’être aux fraises avec un D3s par exemple, il n’est pas forcément utile de s’activer des plombes derrière l’agrandisseur.
NSOphoto dit
@Jay.. Je ne comprends pas où tu veux en venir avec ton dernier post !?!
Myriam dit
Comme il n’est jamais trop tard pour réagir, je m’y mets:
Ce que je trouve intéressant dans cet article c’est qu’il convient en fait aux photographes en général, à part quelques particularités liées au concert.
Tout ce que je m’évertue à dire depuis peut-être 10 ans est dit ici. On a beau être seuls collé au viseur, mais quand on croise un frère, ça fait du bien!
Entre autres par exemple les post-traitements dans mon domaine (photo de mariage et portraits): tous ces effets me font penser aux filtres cokin des années 80! Je sais c’est très mode et très « in » maintenant, mais je suis bien curieuse de voir ce qu’on en pensera dans quelques temps. Le plus drôle c’est que les gens qui utilisent ça critiquent ouvertement la photo ringarde de mariage dépassée! Certains rares photographes le manie très bien mais c’est pas mon truc, on s’éloigne de cette notion d’instant.
Mais dis-moi, quand tu fais des photos en plein soleil, ça te fait quoi?