Je me suis réveillé tard ce matin, comme si mon corps était conscient de l’épreuve qui l’attend. Demain, les frères Morvan vont guider la Charrue et creuser un énième sillon dans la plaine de Kerampuihl et on va remettre le couvert pour une édition qui cette année s’annonce d’anthologie. Jean-Philippe Quignon (the President à nous qu’on a) le disait à la conférence de presse qui annonçait l’événement, la venue de Bruce Springsteen à Carhaix : « c’est un peu comme au foot, si on passait de la ligue 1 à la coupe du monde« . Je pense que c’est ça qui caractérise les Vieilles Charrues, cette humilité, cette sagesse. Je pense que les gars des Charrues ont adopté le proverbe sénégalais : « si tu ne sais pas où tu vas, regarde d’où tu viens« . D’ailleurs, ce n’est pas par harsard que Jean-Jacques Toux (programmateur des Vieilles Charrues) disait de Springsteen « qu’il est comme nous, c’est un p’tit gars de la campagne« . Ce matin au réveil (tard, donc), j’écoutais « Working on the highway » et je me demandais comment Springsteen pouvait appréhender un concert comme celui des Charrues. Je suis convaincu que jouer dans un festival qui s’est monté à la force des bras, à grands coups de solidarité, de bénévolat, de tout un pays, une région, ne peut pas laisser le boss indifférent. Springsteen en concert aux Charrues, c’est demain et c’est déjà un concert d’anthologie, un souvenir qu’on gardera tous en tête, un exploit, un coup de tête, comme un but de Zidane, à la vingt septième minute, en finale de coupe du monde, en 1998. Allez ! Il me tarde d’y être, à CharruesLand. Plonger dans une aventure humaine sans aucun équivalent, quatre jours de moments rares, avec des gens que j’aime. Et puis, mine de rien, je ne perds pas de vue (si j’ose dire) la raison de ma présence aux Vieilles Charrues, dans le staff des photographes officiels. Mon EOS 5 et mes cartes flash vont chauffer pendant quatre jours et engranger la mémoire de dizaines de concerts et croyez-le ou pas, j’aurais pour ma part autant d’émotion à voir Lazhar dimanche que le E-stret band du boss demain soir. Ce sera l’occasion pour moi de passer, à Kerampuihl, la barre des mille concerts, une barre de comptage activée en 2004, il y a tout juste cinq ans. A l’époque, je signais ma première participation aux Vieilles Charrues, je découvrais des visages et des figures qui allaient marquer ma mémoire pour toujours.
• cliché (inédit) : Matthew Bellamy de Muse dans ses oeuvres sur la scène Glenmor aux Vieilles Charrues en juillet 2004 (spéciale dédicace à Yann Colin)
Paco dit
allez voir la vidéo Bruce Springsteen au festival des Vielles Charrues sur culturebox :
http://culturebox.france3.fr/all/13021/Bruce-Springsteen-au-festival-des-Vielles-Charrues-%3A-the-boss-is-back-%21