Samedi soir, pas de concerts. Exceptionnellement ce soir c’est maison, tisane et télé. Télé ? Parlons-en de la télé ! Waterloo morne plaine et je ne parle même pas de la TNT et ses programmes affligeants. Donc la télé est allumée, on zappe, on tombe sur des trucs vraiment improbables, des chaînes dont on ne soupçonnait même pas l’existence, qui recyclent des séries US ou des émissions à fort potentiels intellectuels comme NT1. Il faut regarder au moins une fois Cops uncut avec des courses poursuites live made in USA. Bref, à force de zapping, je suis tombé sur France 3 qui retransmettait le concours Eurovision de la chanson. Ah ! L’eurovision de la chanson de ma petite enfance, avec les jurys, le suspense absolument insoutenable, la distribution des points comme à l’école, rien n’a changé ou plutôt rien n’est plus comme avant, rien sauf la litanie des points toujours ponctuée par l’inévitabe sentence, en anglais dans le texte : « …and finally… Twelve points for… » Oui, tout a changé, à l’Eurovision. Quand j’étais minot, il y avait la mire en noir et blanc et le cultissime générique, les chanteurs et chanteuses étaient inconnus (l’Eurovision était censé être un tremplin à l’échelle de l’Europe) et chantaient en live, souvent sous la direction de l’auteur-compositeur. Gainsbourg dirigeant France Gall, ça avait quand même un peu plus de classe ! Bref, hier soir, la France a envoyé du lourd de chez nous et comme c’est Patricia Kaas qui s’y collait, ça ne faisait pas l’ombre d’un doute, l’hexagone allait ramener le trophée, d’autant que la miss, à ce qu’on dit, est une star en Russie et dans les pays avoisinants. A un léger détail près. C’est bien connu, pour gagner l’Eurovision, il faut un titre calibré Eurovision. Un truc bien naze, tout poisseux, gnan-gnan à souhait, un easy listening d’ascenceur, facilement assimilable, de préférence en anglais dans le texte, par le crétin européen moyen. Et dans l’opus de Mademoiselle Kaas, pas de quoi casser deux pattes à un canard, justement. Pas d’envolée lyrique, pas de violon, pas de ouap-ouap-doo-oua et encore moins de love you forever. Rien pour faire frémir dans les chaumières estoniennes, rien pour faire transpirer la portuguaise. Mademoiselle chante la loose et repart à une huitième place (la ouèle). On se consolera en se promettant de ne plus regarder ce programme désolant et en se disant qu’au moins, la déconfiture russe aura le mérite d’éviter à la France l’organisation du concours l’année prochaine. Seul réconfort, les commentaires désopilants de Cyril Hanouna et de Julien Courbet qui ont donné du punch et une dimension drôlatique à ce spectacle pathétique !
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À propos Hervé LE GALL
Hervé "harvey" LE GALL, photographe auteur basé à Brest au début du monde. A trainé ses godasses et ses reflex dans la plupart des coins sombres de la région Bretagne. Photographe-maison du Cabaret Vauban, photographe officiel des Vieilles Charrues (entre autres). Intransigeant, il aime la photo, les lasagnes, le kouign amann et le Breizh Cola. Rédac chef de SHOTS.
ibrendan dit
L’événement du week-end de toute façon, n’est pas l’Eurovision, mais bien les 27h de piano que nous offre Gonzales.
harvey dit
A dire vrai, pour moi l’événement du week-end, c’était le concert de Sandra NKaké vendredi soir au Run ar Puñs. Eurovision de la chanson c’est un non-événement définitif, fallait vraiment que j’ai rien d’autre à foutre pour être devant ma télé. D’ailleurs j’ai pas vu les concurrents, juste le truc des twelve points.
Pour revenir à Gonzales, j’ai entendu parler de son envie de battre le record. M’étonne pas, il est bien barré le garçon. Et talentueux avec ça, ce qui ne gâche rien…
Pacman dit
bien vu j’ai regardé c’était aussi mademoiselle chante la bouse… blurp !