C’est presque un postulat, une condition sine qua non, une figure imposée. On peut parler du groupe comme une entité à part entière, mais on doit s’interdire de mentionner le nom de celui qui en est la locomotive, le pivot, le plus grand dénominateur commun, bref ! Celui qui fait que ce soir le Vauban accueille la foule des grands jours, avec la queue qui s’étire jusqu’à l’extérieur, jour férié oblige. Un peu faux-cul, mais c’est comme ça. Et pourtant, à y regarder de près, le public n’est pas celui qu’on croise habituellement aux concerts de rock. Il y a des mamies nova qui sont venues chanter Moi,Lolita en yaourt avec des kids hauts comme trois pommes et on on a envie de leur souffler qu’il y a là, pour paraphraser un philosophe télévisuel de comptoir, une TEDC patente, une terrible erreur de casting. Quoique… Dig up Elvis, c’est un groupe de rock, puisant ses influences dans le son US (sur un titre il m’a semblé reconnaître quelques accords d’un titre du Velvet underground), une formation basique, quatre garçons et une fille (une brune qui chante et joue du tambourin, mais l’analogie avec Nico s’arrête là). Mais bon, si l’on s’en contente, les zicos sont en place, le son et les compos sont propres, mais il n’y a pas de quoi révolutionner mes tympans pour mon neuf cent quarantième concert (tempus fugit…). Sauf que, à la guitare et au chant, il y a ce mec vraiment charismatique, qui a parfois tendance à en faire des caisses, à se lâcher de manière assez outrancière, moulinant ses riffs façon leçon numéro 2 du cours de Monsieur Townshend à la Rock Academy, debout sur la pointe de ses santiags ou la tête enfouie dans les amplis. Le gars, qui à une énorme croix tatouée sur le bras gauche et le nom d’un célèbre écrivain de talent qui signait en d’autres temps des billets dans l’exécrable Figaro, joue, non ! Il surjoue sa partition et pour un chanteur de groupe inconnu, on s’étonne de son aisance scénique et de sa connivence marquée avec le public (qui connaît son prénom). Il chante, mêlant hurlements et borborygmes à la partition, le tout avec autant d’aisance que de désinvolture. Un set court (à peine plus d’une heure), des conditions de prises de vue inhabituelles – et inacceptables – pour un groupe quasiment inconnu (trois premiers titres sans flash, on croit rêver !) et surtout ce mec qui porte son groupe à bout de bras. On peine d’ailleurs à imaginer ce que serait Dig up Elvis sans son leader ou plutôt on ne l’imagine que trop bien… Finalement, on se dit qu’au fond on a passé un bon moment, avec quelques instants de grâce (land) et quelques frémissements typiquement rock, surtout sur la fin du set. Pas de quoi réssuciter Elvis Aaron Presley, qui de son éternel eden, contemple ses jeunes recrues avec autant de bienveillance que d’amusement. You aint nothin but a hound dog, cryin all the time. Well, you aint never caught a rabbit and you aint no friend of mine…
ghostsinger dit
retourne faire des photo de vrai artiste comme gregory lemarchal
harvey dit
OK. Arrête le prozac et viens plutôt boire une tasse au Vauban 😉
Monsieur Patel dit
Bien vu le coup des Mamie Nova qui chantent en yaourt 😉 j’aime bien quand ça balance sévère comme ça ! Même si c’est pas du goût de tout le monde on dirai…
bzhflower dit
Je n’ai pas réussi à me mettre dedans… il y avait du bon son pourtant
snockot dit
et dire que l’insupportable blondinet sera aussi aux charrues …
harvey dit
Pendant son set j’en connais quelques uns qui vont aller écluser quelques bières 😉
Pacman dit
t’a vu tu te fais traité de « pas fin » sur le forum de dig up pelvis 😉 remarque venant d’abonnés à M6 faut prendre ca comme un compliment!
harvey dit
@pacman : les fans sont par essence des gens très dogmatiques, donc si j’écris une review qui encense le groupe je suis le meilleur sinon je suis le dernier des enfoirés ! Ca fait un bail que je ne me soucie plus de ce qui se raconte sur moi, surtout sur des sites de fans…