Je réalise que ça fait un moment que je n’ai rien écrit dans ces colonnes. Il faut dire qu’en matière d’annonces, les constructeurs sont à l’image de ce printemps. Ils font grise mine. Pas de nouveaux produits en photo numérique à l’horizon. Tout au plus as-t-on entendu parler du nouveau boîtier hybride Fujifilm qui continue tranquillement de tracer son sillon sur ce segment. D’ailleurs du côté de Fujifilm, versant photographie instantanée, il se murmure qu’on pourrait avoir quelques belles surprises cette année. Dans quel domaine ? On n’en sait guère plus. Sans doute pas du côté du format de film, la marque nippone ayant déjà fait carton plein avec ses trois formats, mini, wide, square. En revanche, une nouvelle gamme de boîtiers serait la bienvenue. On caresse le rêve d’un boîtier qui serait capable de réaliser à lui seul du multi-format. Ou qui laisserait plus d’ouverture et de contrôle sur le boîtier, à l’image de ce que MiNT est en train de nous concocter (mais à quel prix !). Wait and see. Du côté de la marque jaune, on surfe sur le succès insolent de D850 et on meuble en attendant la prochaine annonce majeure qui devrait débouler avant la fin de cette année. Un boîtier hybride mirrorless doté d’une nouvelle monture, plein format avec une liste de specs inédite et longue comme le bras. On sait, chez Nikon comme ailleurs, l’importance d’une annonce. Il y a quelques mois, cette éventualité m’aurait fait frissonner, mais ça, selon la formule consacrée, c’était avant. Avant ma rencontre avec le petit D500. Petit reflex maousse costaud, léger et plein de ressources. Seulement voilà. Aujourd’hui, avoir un bon reflex et de bonnes optiques, ça ne suffit plus, dans le monde de la photo numérique. Il faut que le reste de la chaîne suive. Chaque maillon est d’une importance cruciale. Un reflex, un logiciel de traitement, un ordinateur musclé. C’est la sainte trinité du photographe et j’ai choisi aujourd’hui de vous parler des choix que j’ai fait.
Mon power trio de la photographie numérique
1- Nikon D500. What else ?
Quand je pense que lorsque ce reflex est sorti, on m’en avait prêté un et qu’il est resté sur l’étagère pendant des semaines ! J’avais fait le choix à l’époque d’embarquer deux D4s et je ne suis pas sûr aujourd’hui, avec le recul, que c’était un choix judicieux. L’an passé, j’ai testé intensément Nikon D500 sans imaginer un instant que j’en découvrirai un, joliment emballé à l’occasion de mon anniversaire. Depuis, j’ai beaucoup travaillé avec ce merveilleux petit boîtier. Quand je vois la qualité des images que ce reflex est capable de ramener, en tandem avec mes optiques Nikkor, je me demande ce qu’il reste aux grands, comme D5 ? Un capteur fullframe, une autonomie, une construction, une durabilité, une vélocité me direz-vous. Certes, D5 reste le flagship, le boîtier ultime, mais à quel prix ? Si je devais conseiller un premier boîtier pro à un jeune photographe souhaitant s’équiper en Nikon, je l’orienterais résolument vers Nikon D500. Sans l’ombre d’une hésitation. Et avec le reste du budget, une ou deux optiques Nikkor. Et un grip Nikon, capable d’embarquer tant une batterie de D500 qu’une batterie de D4s ou D5. Avec grip ou sans grip, Nikon D500 voit loin, avec justesse et d’une précision redoutable, sans parler de son AF 153 collimateurs sur toute la largeur du viseur. C’est simple. Je pensais que D500 serait le boîtier backup de mon D4s. Aujourd’hui c’est l’inverse. En plus, quand je bosse avec Nikon D500, j’ai l’impression d’être en vacances.
2- Capture One Pro 11. Le must.
Je ne vais pas refaire le match Lightroom versus Capture One Pro. J’ai choisi C1Pro le jour où j’ai réalisé que Lightroom prenait beaucoup de libertés dans l’interprétation des fichiers NEF issus de mon D3s et quand je dis libertés c’est pour rester poli. Comme je savais que Capture NX2 avait du plomb dans l’aile, j’ai cherché un soft capable d’être aussi fidèle que possible dans l’interprétation de mes images. C’est là que j’ai découvert Capture One Pro. À l’époque, il y avait un frémissement, je connaissais plusieurs photographes qui ne juraient que par lui. J’ai tenté le coup, acceptant de sacrifier l’interface ultra sexy de Lightroom pour celle plus aride, en apparence, de Capture One Pro. Le résultat ? Je n’ai plus jamais utilisé Lightroom. Aujourd’hui, la V11 est l’aboutissement de tout ce que Phase One sait faire en matière d’editing. Entre temps, la grogne s’intensifie chez les utilisateurs de Lightroom, peu enclins à devoir payer leur obole chaque mois à Adobe, puisque la version boîte de Lightroom n’existe plus. À ceux-là j’ai envie de dire qu’est-ce que vous attendez ? Faites comme moi. Prenez un de vos fichiers RAW et interprétez-le dans Capture One Pro. Et surtout, n’ayez pas d’a priori sur l’interface. Si Capture One Pro 11 est de plus en plus utilisé par de nombreux photographes professionnels, ce n’est pas par hasard.
3- Apple iMac 27 pouces Retina 5K. Sublime.
J’ai attendu. Longtemps. Mon iMac 21 pouces avait cinq ans… Il y a trois ans ! Je n’étais pas convaincu, j’attendais le processeur Intel Skylake que déjà son successeur était annoncé. Je voyais débouler le port thunderbolt 2 remplaçant le firewire 800 que déjà s’annonçait thunderbolt 3. J’ai attendu aussi longtemps que j’ai pu et finalement je me suis décidé, au début de cette année. J’ai acheté un iMac 27 pouces Retina 5K embarquant un processeur Intel i7 quatre cœurs cadencé à 4,2Ghz et une carte Radeon Pro 580 et 8Go de mémoire. J’ai opté pour une RAM de base (deux fois 4Go) et j’ai acheté deux barrettes de 8Go supplémentaires chez mon revendeur, barrettes que j’ai facilement installées moi-même. Avec 24Go de RAM, on est bien. Est-ce que c’est rapide ? Plutôt oui. Quinze secondes chrono pour accéder au bureau, lancement des applications quasi instantanée mais surtout, ce qui m’intéressait, c’était le travail dans Capture One Pro 11. La première fois que j’ai lancé un editing, j’ai cru que le process dysfonctionnait. En réalité, c’est tellement rapide qu’on n’a pas le temps de voir le process se dérouler ! Pour le reste ce Mac est la perfection incarnée. On s’habitue très vite (si j’ose dire) à sa puissance, sa vélocité, son écran immensément confortable. J’ai récupéré les données de mon iMac précédent via ma sauvegarde TimeMachine, retrouvant mon environnement, le positionnement des icônes, mes applications. Et pour la petite histoire, la plupart de mes apps fonctionnent bien sur macOS High Sierra, même Photoshop 5 contrairement à ce que j’avais pu lire ici et là.
• En conclusion
En photo numérique, la chaîne de production forme un tout, un ensemble cohérent. En amont, avoir un bon reflex, de bonnes optiques, c’est la base. Le truc c’est que les capteurs sont de plus en plus maousses et génèrent des tailles de fichiers qui vont avec. Donc derrière, il faut une machine qui étale. Pour ma part j’ai fait le choix d’Apple et de son OS aussi efficace que stable, macOS X. Pour le processeur, Intel inside ça ne déçoit pas, en induisant une cadence et une rapidité d’exécution des logiciels, avec un affichage graphique particulièrement véloce avec la carte Radeon Pro 580. Pour le traitement des images proprement dit, je sais que je peux compter sur Capture One Pro 11 qui se révèle très à l’aise dans cet environnement performant. Il me reste à régler un détail, la calibration de mon écran Retina avec ma sonde Spyder Datacolor. Pour le reste, ce power trio numérique est d’une performance sans égal. Pour un photographe, être aussi à l’aise à la prise de vue qu’à l’editing, c’est une certaine idée du bonheur.
• photo d’illustration : editing sur Capture One Pro 11 des photos du concert de Juliette Armanet à la Carène, réalisées avec Nikon D500 et Nikkor 70-200mm f/2,8 VRII. L’illustration de la parfaite complémentarité de mon power trio numérique.
• Quelques bonnes raisons d’utiliser Capture One Pro 11 à découvrir sur le site de Phase One
Stephane Joly dit
Il faut vraiment que je le test ce capture one pro 11, voir si j’arriverai a mis faire par rapport à Lightroom