Ceux qui ont vu Etienne Daho en concert savent que c’est un moment rare, privilégié, presque intime, un lien unique qui se tisse le temps d’un set entre un artiste réservé et son public généralement composé de quadras (et plus si affinités) esthètes et exigeants. Alors quand ce moment se déroule à Rennes et comme ce soir dans cette petite et sublime salle de la Cité, on se dit que le moment à venir va être savoureux et délicieusement hors-normes. Il l’a été et même un peu plus. Dès l’intro sur Jungle pulse, l’invitation au plaisir est lancée par un Etienne en très grande forme, costume gris, chemise noire largement ouverte et surtout un large sourire et un regard avide, presque gourmand sur le public, souriant, heureux, extatique. La setlist est composée de titres du nouvel album mais aussi de quelques titres incontournables de Paris ailleurs, de Comme un igloo à Saudade et quelques oldies sorties de la période Pop satori (Paris le Flore) ou la Notte, la notte (Saint Lunaire, dimanche matin), Daho parle, se confie, évoque des souvenirs heureux – sa rencontre avec Marianne Faithfull, sa jeunesse rennaise, les ballades en bord de mer, … – il tisse une connivence vraie avec le public qui, lui, n’aura de cesse qu’Etienne ait chanté Week end à Rome. ED s’esclaffe : « oh la la ! C’est vieux ça, je ne me souviens plus des paroles » Alors le public entonne « week end à rome, tous les deux sans personne, Florence Milan, s’il y a le temps, week end rital… » et un ange passe. On vit quelques moments d’une rare intensité, lorsque Daho reprend « Sur mon cou » et bien sûr le sublissime Boulevard des Capucines où parfois sa voix s’étrangle, où l’émotion à fleur de peau interdit les mots. Mon guerrier, mon Roi, mon petit Prince. Côté zicos, le staff est entièrement repensé et renouvellé, deux guitaristes (dont l’un tient aussi les claviers), un bassiste, Philippe Entresangles derrière les fûts et une section cordes aussi sexy qu’élégante. Sexy, parlons-en. Daho n’a rien perdu de son déhanché et son aisance scénique, son plaisir palpable d’évoluer sur scène – simplement éclatant sur Vedra – son sincère bonheur de partager ce pur feeling avec le public (« son » public) et puis cette voix, juste, grave, profonde, troublante, font de lui un artiste hors-norme, une pépite, un index unique, ou, comme se plaisait à le rappeler Gainsbourg, un OVNI. Seul bémol, mineur certes, l’absence de photographes. J’ai vécu les premiers instants du concert comme un calvaire, étourdi et subjugué par le flot d’images, la qualité des lights et le charisme insensé de l’artiste sur scène. J’ai tenté d’oublier, pour une fois, ce que je suis, pour plonger corps et âme avec délice dans un pur moment d’exception.
• Etienne Daho en concert à Avel Vor (Plougastel Daoulas) le 22 mai 2008.
• et au festival les Vieilles Charrues (Carhaix) le samedi 19 juillet 2008.
Fanny dit
Bonjour.
J’étais également à Rennes hier soir. Véritable admiratrice de la première heure, j’ai trouvé Etienne DAHO tout simplement sublime. Une prestance scénique sans pareille, une pudeur touchante, une voix intacte… Que dire? J’ai été prise dans la vague martienne, et ce concert restera gravé dans ma mémoire. Il a su nous transmettre son émotion, son plaisir d’être là. Merci à cet artiste pour ce qu’il donne et ce qu’il est: grand. Allez, j’y retourne Samedi…
Nicole et Sophie dit
Nous avons adoré le concert d’Etienne à la Salle de la cité a Rennes. Etienne est le meilleur depuis toujours !!
Pur moment de bonheur !!