Tirages photographiques. Essayez donc Darqroom. Ça n’a rien à voir.

Pour un photographe, avoir un bon tireur c’est pas important. C’est essentiel. Je me souviens d’avoir évoqué le sujet à plusieurs reprises avec des photographes, chacun gardant jalousement le nom de son tireur. L’un d’entre eux évoquait vaguement un gars à qui il confiait l’intégralité de ses tirages et comme je le pressais de questions pour qu’il crache enfin le morceau, il avait fini par m’avouer qu’il ne donnait pas son nom, peur qu’il avait que le gars soit surchargé de demandes et qu’il ne puisse plus s’occuper de « ses » clichés. Anecdotique ? Non. Pour un photographe, sortir la bonne image, c’est plus qu’une sinécure. Ça commence à la prise de vue et au bout du chemin, il y a ce morceau de papier baryté qu’on tient fébrilement entre ses doigts. Autant dire que le gars qui orchestre la manœuvre (in the dark) est le chaînon manquant. Ce mec peut chier votre travail comme il peut le transcender. Quand le tireur est à la hauteur, l’instant peut vraiment s’avérer décisif. C’est un peu le hasard qui a fait que mon ami Gérald Géronimi m’a envoyé un tirage original dans le cadre d’une opération humanitaire menée par ses soins en Afrique. J’ai palpé le papier, savouré l’image, apprécié la qualité du contraste. Alors que je me demandais où les tirages avaient été réalisé, mon ami Gérald lâcha l’info. « C’est Darqroom. » C’est pas la première fois que j’entendais parler de ce labo. Aussitôt dit, aussitôt fait, j’ai décidé de tester Darqroom, pour voir. J’ai vu. Compte rendu.

• Le choix des clichés
D’abord, j’ai choisi un sujet casse-gueule par excellence. Trois portraits carrés en noir et blanc pour un projet en cours. Du noir, des blancs, des gris. Premier contact avec Darqroom, le site et l’interface d’upload, très clean. C’est le premier truc qui épate, la fluidité du site, la facilité avec laquelle on accède au téléchargement de ses images. Facile et rapide, très intuitif. Une fois les images uploadées, je choisis la taille, l’aspect mat ou brillant, les quantités par photo, … Et je choisis mon mode de tirage. Soit j’opte pour un tirage sans correction, dans ce cas le fichier est tiré tel quel avec le profil de mon image, soit je choisis un mode correction automatique, soit je choisis un mode manuel. Dans ce cas, un technicien de chez Darqroom intervient dans le processus du tirage, c’est évidemment la solution que j’ai choisie. Ça coûte deux fois plus cher, mais c’est la seule voie pour quantifier réellement le niveau qualitatif du tirage Darqroom. J’ai payé. Le système m’a confirmé que je recevrais mes clichés le 11 juillet, mais finalement je les ai reçu aujourd’hui, jeudi 7 juillet.

• Le verdict.
Je voulais voir. J’ai vu. Dès l’ouverture de l’enveloppe, dès la découverte des clichés, beaux comme à l’écran, non mieux qu’à l’écran. Ah ! Le beau tirage papier, il n’y a que ça de vrai. La photographie se transcende, elle devient éternelle. Un pur moment de joie que de toucher un tirage de qualité, une émotion palpable que de sentir le grain du papier sous ses doigts. J’ai fait tirer trois clichés, trois portraits que je n’ai pas choisi au hasard. Le premier est radicalement noir et blanc, le second s’accompagne d’un léger dégradé de gris. Le troisième est un mélange de noirs et de gris, c’est le plus casse-gueule et c’est aussi le tirage plus réussi. Darqroom a vraiment fait un excellent travail de tirage et prouvé sa capacité à me restituer sur papier les émotions ressenties à la prise de vue. Je suis content, j’ai trouvé un bon tireur, sur internet de surcroît. Prochaine étape, quelques tirages en couleurs et en noir et blanc pour décorer notre nouvel atelier. Je vais aussi explorer les qualités de papiers proposées par Darqroom, et elles sont nombreuses. J’en reparlerai ici, sur Shots.

• Quelques conseils.
Avant de vous précipiter sur vos clichés pour les faire tirer par Darqroom, prenez le temps de les sélectionner de manière drastique. Essayez de réduire la toile en ne choisissant de faire tirer que les meilleurs des meilleurs, ceux qui vous parlent, à vos yeux. Et dans tous les cas, choisissez le tirage en mode manuel qui vous garantit qu’un tireur dont c’est le métier va prendre le temps d’évaluer, d’équilibrer, de corriger au besoin. C’est là, précisément, où l’offre Darqroom fait à mon avis toute la différence.

• [Edit]Darqroom, c’est fini. On peut circuler, il n’y a plus rien à voir. 🙁

… et un merci spécial à mon ami Gérald Géronimi.