Qui ça ? Buffalo Springfield. C’est qui ces mecs d’abord ? Vous avez tous eu, un jour ou l’autre, entre les oreilles, un titre de Buffalo Springfield, à commencer par le cultissime « For What It’s Worth » et son intro inimitable. D’ailleurs, si vous avez vu le film Forrest Gump, vous devez vous en souvenir, le titre symbolise à lui tout seul l’amérique de la fin des sixties, de la guerre du Viet « fucking » Nam, aussi sûrement que California dreamin’ des Mamas and Papas marque l’insouciance de ces années soixante où l’on croyait encore au rêve américain. Côté lyrics, c’est pas dégueu non plus. I think it’s time we stop, children, what’s that sound everybody look what’s going down. Et puis le line up du groupe, excusez du peu, rien que du lourd. Formé en 1966 par quelques mecs qui allaient compter parmi les pointures king size du son pop folk rock made in USA, le combo s’est séparé après deux ans et trois albums culte et avoir inscrits leurs noms au Panthéon de la zique US. Le premier s’appelle Stephen Stills. Il crée le groupe avec un dénommé Richie Furay. On raconte qu’un jour où les deux compères étaient bloqués dans un embouteillage à LA, ils ont aperçu un corbillard immatriculé dans l’Ontario. Le gars au volant avait choisi ce mode de transport pour passer la frontière incognito avec son bassiste, Bruce Palmer et son batteur Dewey Martin. Le gars en question ne se contente pas de conduire, il écrit aussi avec un talent certain. Il se nomme Neil Young. De lui, David Crosby (oui, celui de Crosby, Stills, Nash & Young) a dit « ce mec était capable d’écrire cinq chansons par semaine. De sa part, rien ne m’étonne« . Ce sont à peu près ses mots quand il a su que l’un des combos mythiques des années soixante se reformait. D’ailleurs, je me suis laissé dire que David Crosby aurait volontiers reformé The Byrds, autre groupe US majeur de ces années glorieuses, mais c’était sans compter sur la tête de bourrique de Roger McGuinn qui refuse d’en entendre parler, dommage… Mais revenons à Buffalo Springfield, séparé en 1968, reformé fin 2010, en tournée en 2011, si vous voyez ce que je veux dire.
J’ai donc activé mes réseaux, histoire de démêler le vrai du faux. Non, parce que là, on parle d’un truc largement aussi balaize que le boss venant taper son Born in the USA à Carhaix city. Là, on parle de légendes aussi absolues que définitives. Neil Young. Stephen Stills. Richie Furay. Trois légendes sur la scène de Glenmor, ça aurait une putain de gueule, excusez du peu ! J’ai donc commencé à gratter la terre de la plaine de mes petites mains fébriles et rapidement j’ai trouvé un faisceau d’éléments concordants. D’abord, Buffalo Springfield est vraiment en tournée. On avait dit que le groupe se contenterait d’un one shot, mais non. Ils sont annoncés au Bonnaroo festival, en juin prochain à Manchester. Pas la seconde patrie du King Eric « ouh ah » Cantona, non plutôt un bled dans le trou du cul du Tenessee profond, un grand terrain agricole qui ressemble à s’y méprendre à la plaine de Kerampuilh, gast, mais en moins bien. Donc les p’tits gars Stills, Young et Richie ne seront point dépaysés, même notre bière (la légendaire Coreff) est meilleure qu’une Bud de bon aloi. Donc c’est jouable. Mais il en fallait plus. Je suis allé jeter un œil sur le site web de Neil Young et là, tenez-vous bien (tenez-vous mieux !) deux choses. D’abord le site confirme que Buffalo Springfield est bel et bien en tournée. La date de juin du Bonnaroo festival est bien bookée. Mais il y a mieux… Un concert du Buffalo Springfield est bien prévu le 15 juillet. De là à imaginer que nos amis cow-boys viennent faire un tour chez nous sur la plaine, il n’y a qu’un pas que j’ai décidé de franchir allègrement.
Avouez quand même que ça aurait de la gueule, non ? D’autant que dans l’état d’esprit, Buffalo Springfield et les Vieilles Charrues, c’est un peu la même chose. Des p’tits gars de la campagne, engagés, qui croient dans leur aventure. Alors ? Buffalo Springfield pour la vingtième des Vieilles Charrues, ça vous tente ? Moi j’ai envie d’y croire. For what it’s worth. Pour ce que ça vaut…
• illustration : Crosby, Stills, Nash & Young par Guy Peellaert.
• la programmation des Vieilles Charrues 2011 sera annoncé le 12 avril.
• voir le site du Festival des Vieilles Charrues
Fab dit
Sans vouloir contrarier le Boss des photographes officiels, Bruce n’a justement pas chanté Born in the USA à Carhaix 😉
harvey dit
@Fab En écrivant mon billet, je trouvais que la phrase avait de la gueule même si elle n’avait pas trop de sens puisque, effectivement, au grand désarroi de nombreux fans présents, le Boss n’a pas chanté « Born in the USA » à Kerampuilh. Une petite voix m’a dit de laisser comme ça, que de toutes façons personne ne relèverait. C’était sans compter sur toi, Fab ! Donc rendez-vous à Kerampuilh cet été pour la vingtième au bar n°4. La première Coreff (ou Breizh Cola au choix) est pour moi. Yehed mad !
NSOphoto dit
Il existe d’autres preuves… http://www.setlist.fm/setlist/bruce-springsteen/2009/festival-des-vieilles-charrues-carhaix-plouguer-france-53d657dd.html
harvey dit
@NSOphoto EXCELLENT !
NSOphoto dit
@ Harvey.. Tu ne pensais tout de même pas nous balancer des (galettes) saucisses comme ça..