Bon, d’abord, qu’on le veuille ou non, Brest c’est quand même un peu plus couillu que Carhaix. Ici, à Brest même, on a vraiment des atouts que le petit bourg du centre Bretagne n’a pas et encore je ne parle même pas de l’étendue de notre belle cité, de son poids, de son indiscutable aura. Ne dit-on pas « tonnerre de Brest » quand on ne dit que « petit crachin à Carhaix« . Certes, en ce moment, avec les travaux dûs à la réalisation du tramway, je vous accorde que la radieuse cité du Ponant ressemble plus à Beyrouth en 75 qu’à une sémillante station balnéaire, mais comme ne cesse de le répéter not’ bon maire, vous allez voir ce que vous allez voir, quand les travaux seront finis en 2015, ça sera bien et tous les trous qu’on vous a fait, transformant Jaurés et Siam en gruyère, tout ces trous-là seront rebouchés, parole de Fanch. Non, franchement, de vous à moi, avec l’expansion que prend le festival des Vieilles Charrues d’année en année (songez que cette dix neuvième édition a compté près de 250.000 festivaliers, soit pratiquement toute la population brestoise) il est grand temps de songer désormais à passer le grand braquet. Et nous ici, à Brest même, le grand braquet on connaît, puisque je vous rappelle pour mémoire que notre cité accueillait il y a deux ans le départ du prestigieux tour de France, c’est quand même un signe. Bon, c’est sûr que côté infrastructures, nous, on n’a pas de champs et de plaines à perte de vue, mais comme dirait François C. « sur ce coup-là on peut toujours s’arranger ! » Sur le port de Co on peut loger Xavier Grall au parc à chaînes à l’aise, raser un ou deux bâtiments industriels inutiles sur le port, dynamiter deux ou trois cuves de fioul dans la zone Seveso et voilà, on l’a notre Kerampuihl à nous. Et je ne parle même pas de notre réseau de salles de concerts ! Entre la Carène et sa jolie terrasse, le Vauban et son mythique tas d’charbon, la salle Surcouf, le Mac Orlan (en travaux mais ça devrait être fini d’ici 2015), le Comœdia (qui lui sera encore en travaux d’ici 2015) et Penfeld, Brest a vraiment des atouts indéniables. Ah ! Le Cabaret Breton sur la Place de la Liberté, ça aurait quand même une autre gueule, non ? Et puis nous, on n’aurait pas besoin de balancer trois pelletés de sable pour faire croire qu’on a une beach ! Des plages, ici, on en a tout plein, du Moulin blanc au Petit minou, les beach box chez nous, c’est notre grande spécialité. Bon, d’accord, je sais ce que vous allez me dire. Nous, on n’a pas les frères Morvan pour tracer le sillon. Non mais on a Miossec, Manu Lann Huel et les Goristes, excusez du peu. Et là vous me dites, oui, mais l’âme des Vieilles Charrues, elle sera à jamais associée à Carhaix, aux Carhaisiens et au Centre Bretagne. C’est pas faux. Depuis toutes ces années où je traîne mes Docs ou mes sandales Scholl sur la plaine, maugréant dans la boue quand il pleut, ahanant dans la poussière quand il fait soleil, jamais content mais toujours heureux, je ne peux que vous rejoindre sur ce point précis. Kerampuilh, mon amour, pour toujours et à jamais tu demeures à Carhaix. Ker Ahes, seul endroit au monde où peut battre le cœur d’un festival atypique, né un soir de déconne, de l’enthousiasme d’une bande de potes, il y a presque vingt ans… Ce festival n’existe que dans leurs yeux, que dans leur âme, chez eux, ici à Carhaix au centre du monde et nulle part ailleurs. Chaque année, j’attends le moment où je vais retrouver la plaine mais pas que. Ici, je viens chercher des visages, des figures, des regards et comme cette année, lorsque l’un d’entre eux n’est pas là, tout me semble dépeuplé, comme si ce festival n’existait vraiment que lorsque la bande de frères est au complet. Je redoute le moment où je vais les quitter, après quatre jours éreintants, le moment où je vais rentrer vers Brest, dans le silence assourdissant de la nuit. Je sais alors que je vais devoir attendre trois cent soixante jours avant de pouvoir savourer le privilège de revenir et de me sentir comme chez moi, là-bas. Je repense à la phrase prononcée à Berlin en 1963 par John Fitzgerald Kennedy : « Ich bin ein Berliner« . Il me tarde déjà de revenir à Kerampuilh, dans un peu moins de trois cent soixante jours. Un peu moins d’un an à patienter, à vous attendre, à espérer vos regards. Alors je pourrais enfin me le dire à nouveau, encore une fois. « Je suis un Carhaisien ».
Comme disait un petit groupe de jeunes, « Brest, c’est bysance! » 😉
Ceci étant dit, je ne suis pas complètement persuadé que TOUT le monde soie ravi à l’idée de délocaliser les vieilles charrues à Brest même 😉
@Laurent un grand groupe de jeunes tu veux dire (Electric Bazar NDLR) ! Non je ne suis pas non plus complètement persuadé que ça soit une bonne idée… Vivement l’année prochaine qu’on remette le couvert !
Vi, je disais un petit groupe de jeunes comme lorsque je parle du petit groupe de rock anglais qui a fait son premier concert à ma fac, des nommés Led Zeppelin (enfin toutes proportions gardées, hein, j’aime bcp Electric Bazar Cie, mais face au Dieu du rock qu’est Led Zep… 😉 )
Bonsoir à tous. J’ai quelques bonnes planches de Led Zep, mais à numériser Je me présente: 20 ans en Bretagne(Base: Lorient); école des Beaux arts de Rennes. Travail de tirage N&B pro,reçu à Art Photographique de New York(J’y suis pas aller, mes parents n’avaient pas l’argent),Paris(galère…)… Vous allez comprendre qu’après un espace de temps d’ingénieur pour une grosse boite et quelques tours du monde, on revient à sa base et la rennaissance de son moyen d’expression.
Ne serait ce pas à Brest que Pichard avait posé sa besace pour le premier festival interceltique ? Comment en a t’il était remercié par la ville ?
Ben oui le train était passé et ne repassera plus et les vieilles charues maitrisent toute la chaine musicale et économique, aussi personne ne doute que ce soit un voeux que le père-noël n’exhaussera pas ! Reste pour Brest sa Penfeld et ses Vieux Gréements tous les 4 ans. Et espérer que le plus talentueux des bardes actuels, en la personne de Denez Prigent se produise prochainement.
Bonnes Fêtes