Back to Vauban. So happy. Après une (trop) longue absence, je suis de retour chez moi. Le sourire de Charles (mon ami, mon frère) qui m’accueille, des têtes familières qui renvoient un clin d’oeil, c’est trop cool de revenir à la maison après un break aussi long. Je retrouve les têtes blondes de Sonics, les kids n’ont pas pris une ride, Gildas et Matt gardent un enthousiasme intact, une même jubilation, une candeur qui font que leurs concerts ont une sonic’s touch que les autres n’ont pas, une ambiance faite de décontraction et de joyeuse déconne débridée. Et comme un bonheur n’arrive jamais seul, c’est la délicieuse Lætitia Shériff qui ouvre le bal, toute seule en scène, comme une grande. C’est bluesy mais jamais triste, c’est une voix tendre avec une pointe de désespoir contenu, ça me touche plus que je ne saurais le dire. Le demoiselle, qui a jeté un pont entre Lille et Rennes, prépare son troisième album que j’attends avec impatience. Chaque fois que je l’ai vue sur scène, seule et parfois même accompagnée (de Piers Faccini), j’ai à chaque fois ressenti le même frisson. « J’ai encore combien de temps ? » glisse Lætitia en fin de concert en se tournant vers le backstage. « Dix minutes ! Un quart d’heure ! Le temps que tu veux ! » s’exclame Gildas, hilare. Un ou deux titres et Lætitia tire sa révérence. C’était chouette. Nouvelle vague revient sur la scène écarlate du Vauban, trois ans après une prestation qui m’avait secoué et décollé la pulpe du haut comme rarement. Ce soir-là j’avais mis dans la boîte quelques clichés du combo, dont quelques images affolantes et sexy de Mademoiselle, la grande Mademoiselle, Mélanie Pain et je n’en dirais pas plus car gentleman on est, gentleman on demeure. Je sais que Mélanie n’est plus là, qu’elle a été remplacée, mais ainsi va Nouvelle vague, une formule qui revisite des standards de la new wave façon bossa nova, d’où le nom. Improbable de reprendre « God save the queen, a fascist regim » en minaudant en acoustique. Si ce genre d’exercice vous fait bondir, c’est que vous n’avez pas pigé le concept. Retournez à la case départ des eighties, foutez-vous un casque sur la tête et allez vous morfondre sur les standards de la cold wave en pleurant la mort de Ian Curtis. Pour ma part (je veux dire old fuckin’ bastard des seventies élevé en son temps au pétard et à la Picon Pelforth), la cold wave m’a toujours laissé de marbre, alors je veux bien danser sur Joy Division comme le clament les Wombats. Mais revenons à nos brebis. Pheobe Killdeer est toujours là, fidèle au poste, avec une voix, un regard et un look toujours en décalage total avec la réalité et une petite brune avec une robe de princesse (ou de fée je ne sais pas trop) qui tourne le dos au public pendant le premier titre. Et puis, avant d’enquiller la suite, la miss (lol) se retourne et dévoile son joli petit minois. Mareva Galanter a donc pris la place de Mélanie Pain et rien que pour ça, on l’applaudit. Parce que c’est salement gonflé, de prendre la place de quelqu’un d’aussi talentueux, mais encore une fois, c’est la régle. Les filles passent, Nouvelle Vague demeure. Mareva minaude un peu mais Dieu me tripotte ! Qu’est-ce qu’elle bouge bien… Et pas que, elle chante bien aussi, voix juste, bien place, et je repense à Frandol « elle ira loin la petite nouvelle… » Shake and moove. Mareva apporte une touche exotique et sexy, une moiteur des îles, mais sans le yukulélé. Tout le répertoire eighties y passe, avec des reprises aussi insupportables à mes oreilles gracieuses que les Dead Kennedys et bizarrement, traité façon bossa, ça en devient presque charmant. Même Joy division, qui distilla en son temps des textes et des mélodies d’une noirceur à se pendre (…), est repris avec un soupçon de mélancolie joyeuse par un Nouvelle Vague flamboyant et un public extatique. « Love, love will tear us apart, again. » Eh ouais, comme disait ce cher François Truffette, l’amour fait mal. Certes. Mais il disait aussi que les femmes sont magiques. Et ce soir, au Vauban, un soupçon d’ultra féminité mêlée à la candeur rock’n roll m’a envahi, laissant la nouvelle vague me submerger. De plaisir. En quittant le Vauban, dans la nuit brestoise, le titre des Wombats raisonne encore dans ma tête. « Let’s dance on Joy division and celebrate the irony, everything is going wrong, but we’re so happy. Yeah we’re so happy ! »
So happy.
• voir les clichés de Nouvelle vague sur Cinquième nuit
• voir les clichés de Nouvelle vague feat. Mareva Galanter sur Cinquième nuit