D’abord un mot : triomphe. C’est quoi un triomphe au Vauban ? Simple. C’est quand le public refuse de quitter la salle, après un rappel et trois titres enquillés avec une aisance sidérante. Au Vauban ça se passe comme ça, en général. Soit le public est extatique, soit l’artiste repart les pieds devant. Hier soir, pour Sandra Nkaké, c’était la première option. Elle, elle est revenue, aussi heureuse qu’incrédule avec ce sourire qui ne trompe pas et qui lui va si bien. Elle a rythmé des sons venus de nulle part, façon Nouvelle vague avec ses mains cognant sa poitrine et jouant de ses joues, un peu comme Camille. Et finalement elle s’en est plutôt bien sorti. Carton plein, donc, devant un Vauban bien rempli. Belle performance pour une artiste qui ne bénéficie d’aucune promo sur les radios ou à la télé. Qu’importe, Jacques Guérin et l’équipe de Quai Ouest, dont le flair artistique n’est plus à prouver (pour mémoire la prog de l’excellent Festival du Bout du Monde c’est eux), ont programmé, sur un coup de coeur la demoiselle venue cette fois accompagnée d’un gang de zicos pointure king size, je ne vous dis que ça. Allez ! Je ne vais pas remettre le couvert sur ma béate admiration pour cette artiste, découverte au Run ar Puñs, il y a six mois. Cette fille a un sens du groove qui déconcerte, une capacité à transformer tout ce qu’elle touche en un instant merveilleux, unique et intense. Quand elle propose sa relecture de Brassens, elle transcende le texte, s’approprie la musique, se l’accapare sans perdre un seul instant de sa gouaille, de sa verve, de sa bonne humeur.
Sandra Nkaké est une héritière, jetant un pont, quelque part entre l’Afrique et l’Europe, elle poursuit le chemin tracé par des générations de femmes qui l’ont précédée sur le chemin du groove, dans des registres aussi différents que le jazz, la soul, le funk, le rock. En la voyant évoluer sur scène, on pense immanquablement au son jazz d’une Aretha Franklin, ou plus loin encore à Joséphine Baker et aux revues canailles qui firent les beaux jours du Paris du début du siècle dernier. On pense à Grace Jones pour le côté sexy, à Lisa Kekaula du MC5 pour le son rock et brutal. Et à Tina Turner pour l’énergie physique et la flamme dans le regard. On sent que Sandra Nkaké en a sous le pied, qu’elle peut à peu près tout se permettre mais qu’elle est encore sur le registre de la réserve. Comme si elle n’osait pas laisser libre-cours à sa frénésie, lâcher la panthère (noire) qui sommeille en elle, pas encore. Cette fille est une pépite, un diamant à l’état brut et ce qui me touche autant que ce qui m’enthousiasme, c’est justement qu’on en est encore au tout début de l’histoire, au début du parcours d’une artiste attachante, simple et sincère. Qu’on savoure le privilège de la voir, aujourd’hui, au début du chemin. C’est le public qui fait d’une artiste une diva. Et hier soir, le public du Vauban a poussé Sandra Nkaké, encore un peu plus haut. Un peu plus près des étoiles…
Sandra Nkaké dit
Merci Hervé pour votre soutien !!!! J’ai hâte de voir les autres photos….
Peace.
Sandra
BuffaLaurent dit
… Au vu de cette première photo, on a plus que hâte de voir la suite… et de voir Sandra en concert!
harvey dit
@sandra merci et encore merci.
@Buffalaurent thx. Ça vient, ça devrait être en ligne ce soir…
BuffaLaurent dit
Elles sont vraiment superbes… Suis sur le cul…
Non pas que ça ne soit pas une habitude chez toi, hein 😉 Mais là… Elles me prennent les tripes, c’est différent…
Merci!
harvey dit
@BuffaLaurent merci ! Sandra est une artiste à part et à facettes multiples. Sur scène elle est tour à tour drôle, sexy, grave, sensuelle, … C’est un personnage unique et pour un photographe une véritable bénédiction.