J’ai travaillé pendant des années avec du matériel Canon. J’avais à l’époque deux optiques de prédilection, un 70-200mm f/2,8L IS, probablement l’une des meilleures optiques que j’ai eu entre les mains. Et le mythique 16-35mm f/2,8L, un zoom UGA (ultra grand angle) de référence, une merveilleuse optique. Lorsque je suis passé chez Nikon, il y a dix ans avec D3s, je n’ai pas retrouvé l’équivalent, dans cette focale. Je n’ai jamais voulu travailler avec Nikkor 14-24mm f/2,8 que je trouvais lourdingue, encombrant et si peu discret. J’ai testé Nikkor 16-35mm f/4 que je trouvais intéressant, mais trop lourd. Bref, il n’y avait pas chaussure à mon pied, jusqu’à ce que Nikon dégaine Nikkor 14-30mm f/4 S pour Nikon Z.
Nikkor 14-30mm c’est magique !
Ce caillou m’a immédiatement séduit. Dès que j’ai vu Nikkor 14-30mm f/4 S j’ai su que je voulais le tester, pour plein de raisons. D’abord, évidemment, son range magnifique. Une optique capable de couvrir une focale de 14mm à 30mm, soit l’équivalent d’un ultra grand angle à grand angle, c’est une optique de rêve pour un photographe ! Sans compter que, monté sur mon Z6, si je passe en mode DX (avec un crop de 1,5) j’ai un équivalent 21-45mm f/4. Ensuite son poids, j’ai envie de dire son poids plume : monté sur Z6 l’ensemble accuse un poids de 1189 grammes sur la balance. Idéal pour partir en ballade, tant en pleine nature qu’en ville pour de la street. Voyager léger, voilà un argument parfait. Lorsque j’ai préparé mon sac photo, destination Londres, je n’ai pas hésité une seconde. J’ai laissé Nikkor 24-70mm f/2,8 S dans le placard et je suis parti avec Nikkor 14-30mm monté sur Z6.
• Londres, une source inépuisable d’inspiration
26 décembre 2019, embarquement dans l’Eurostar, destination la perfide Albion, au royaume de sa très gracieuse majesté, berceau du rock, du fish and chips et de Harry Potter réunis. Dès l’arrivée à St. Pancras, dans le quartier de Camden Town, j’ai l’impression d’avoir débarqué dans un autre monde. Londres, ville magnifique où les voitures roulent à gauche et où les feux piétons durent sept secondes. Pour un photographe, cette ville est une source inépuisable d’inspiration, car ici tout est différent. Je dois refréner mes envies de garder Z6 en mains, mais comme il est léger, que j’ai des cartes XQD en réserve et deux batteries en attente, je ne vais pas me priver. D’autant que dans le viseur, mazette ! C’est que du bonheur !
• Nikkor 14-30mm f/4 S passé au crible
Qu’est-ce qu’on pourrait bien lui reprocher à Nikkor 14-30mm f/4 S ? D’abord, de ne pas ouvrir à f/2,8. Mais pour paraphraser un ami photographe, « aujourd’hui, avec des boîtiers capables de monter en iso sans sourciller, on s’en fout que l’optique n’ouvre qu’à f/4 ! » C’est certes un peu réducteur, mais en reportage, sur le terrain c’est vrai. D’ailleurs, de vous à moi, à aucun moment je n’ai été gêné par le fait que le caillou n’ouvre qu’à f/4. Certains petits détails m’ont cependant un peu agacé. Mon optique de prédilection sur Z6 est Nikkor 24-70mm f/2,8 S qui est une perfection, certes, mais qui pèse son poids et son prix. Avec cette optique, j’ai pris certaines habitudes. D’abord, elle est immédiatement opérationnelle dès que j’allume mon Z6. Ensuite j’ai accès à un bouton programmable et à un écran LCD sur l’optique. Avec Nikkor 14-30mm pas de bouton, pas d’écran et avant de pouvoir travailler il faut déverrouiller l’optique. Pour accéder à ce type de fonctionnalités, il faudra attendre que Nikon nous propose Nikkor 14-24mm f/2,8 S. Le range ne sera pas le même, le prix non plus…
• Making of Harry Potter. Un must have pour les moldus !
Après cinquante minutes de train, me voici arrivé aux studios Warner, pour visiter les lieux de tournage de la saga Harry Potter. Dès l’entrée dans le hall d’accueil, on est saisi par l’image d’un dragon au plafond, grandeur nature. Je me dis que Z6 va chauffer et je bénis le ciel d’avoir choisi Nikkor 14-30mm f/4 S. C’est l’optique idéale dans ce lieu ! Le Warner Studios Making of Harry Potter est un lieu absolument, définitivement irréel, un must have pour tous les moldus fans de la saga Harry Potter. Du point de vue visuel, on est ici dans le très haut de gamme. Les lumières sont extraordinaires, on découvre les décors de tous les films de la saga, les costumes des personnages, la réalisation des effets spéciaux. J’imaginais que le Z6 allait ronronner tranquillement, j’étais loin de la vérité ! Chaque regard, chaque lieu, chaque thème donne envie de déclencher. Le deal étant d’éviter de photographier la foule des visiteurs. C’est là où la focale 14mm fait des merveilles, associé au range permettant d’évoluer jusqu’à 30mm, à la capacité de Nikon Z6 de monter tranquillement en iso. J’ai travaillé à 3200iso, en mode AF-S avec sélection manuelle de la zone. Restait à voir le résultat lors de l’editing des RAW dans Capture One Pro 12.
• Nikkor 14-30mm f/4 S, la promesse est tenue
Sur l’écran de mon iMac 27 pouces, de retour à Brest, j’ai découvert les images capturées avec le tandem Z6 et Nikkor 14-30mm f/4 S et autant le dire, ça a été une excellente surprise. Mes craintes allaient surtout vers la présence d’aberrations chromatiques, voire d’erreurs de perspectives, d’anamorphose, de flare, de vignettage à pleine ouverture. Les images sont là et prouvent qu’il n’en est rien. Nikkor 14-30mm f/4 S produit une image puissante et contrastée, piquée à souhait. À dire vrai, je n’ai pas réussi à prendre ce caillou en défaut, au contraire. Il m’a permis de construire des images en plan ultra large, en utilisant la focale de 14mm avec de ma part, j’en conviens, une bonne dose de gourmandise. Finalement, la grande vertu de cette optique zoom UGA c’est de m’avoir fait retrouver le bonheur de travailler sur ce type d’optique, en bénéficiant d’un très grand angle, tout en ayant sous la main des focales intermédiaires (20, 24, 28mm) jusqu’à 30mm.
• En résumé ? Nikkor 14-30mm est un excellent choix
En conclusion, je me dis que j’ai fait le bon choix. La perspective du 14-24mm f/2,8 S me semble désormais nettement moins pertinente. Comme je conserve mon 70-200mm f/2,8 VRII en monture F qui fonctionne aussi bien sur mon reflex D500 que sur mon Z6 (via l’adaptateur FTZ), j’ai l’impression, comme au poker, d’être servi. Est-ce à dire que mon regard va se détourner de la gamme Nikkor ? Quand je vois ce que Nikon a affiché cette semaine au CES de Las Vegas, dans le line up de sa gamme optiques série S jusqu’en 2021, je ne jurerais de rien ! La marque jaune va nous dégainer quelques optiques pour Nikon Z qui vont nous faire vibrer, dans les deux années à venir. Le temps de faire quelques économies. En somme, le timing est parfait.
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Nicolas G. dit
Merci de cet eclaircissement de ce duo infernal ! Pour ma part je franchis le pas des Z, en gardant un pied dans les montures F, mais comme il faut faire des choix, des compromis je cède mes 14-24 et 70-200 pour le Z6 et le 14-30, un petit regret pour mon télé mais je le remplacerais par une macro 90 ou 105, le poids et l’encombrement devenant une contraintes pour mes prises.