Posez-vous cette question. Que se passerait-il si votre disque dur de travail rendait l’âme ? Ça peut arriver, du jour au lendemain. Sans aucune raison apparente. J’en parle en connaissance de cause, ça vient de m’arriver. Mon disque dur de travail vient de me lâcher, comme ça, d’un seul coup. Sans prévenir, sans donner de signe de fatigue. Je l’ai enclenché dans le dock, j’ai entendu un cliquetis inhabituel et j’ai su que le disque était mort. Quand ce genre de chose arrive, c’est toujours un drame. Parce que, quelque soit votre niveau de prudence, comprendre de sauvegarde, vous savez que vous allez toujours y laisser des plumes, perdre des données. Même si, comme moi, vous êtes un peu paranoïaque au chapitre sauvegarde de vos données. Pour un photographe, les données numériques sont aujourd’hui la base de son travail, comme l’étaient les pellicules autrefois. Les fichiers RAW et leurs traitements doivent être sauvegardés et on ne peut faire confiance qu’à son seul disque dur de travail. D’ailleurs, peut-on encore faire confiance à cette technologie archaïque de disques durs plateaux ? C’est cette réflexion qui m’a amené au choix d’un disque SSD NVMe dont je vais vous parler aujourd’hui. Je savais que mes données étaient dupliquées, sur des disques durs secondaires, sur mon NAS, sur pCloud. Ma première réaction a été de commander un disque dur de 2To pour remplacer le disque défaillant…
SSD NVMe. Pump up the volume !
C’est en recopiant mes données sur le nouveau disque dur, pour le reconstituer, que j’ai pris conscience de l’extrême lenteur du système. Dans le meilleur des cas, la copie de mes fichiers plafonnait, en USB 3, à 100Mo/s, autant dire que pour reconstruire un tera et demi de données, il a fallu que je m’arme de patience. Mes catalogues Capture One Pro 12 étant logés sur le disque dur interne de mon iMac (donc sauvegardés via TimeMachine), j’ai retrouvé mes données et j’ai limité la casse. Mais cet incident m’a fait prendre conscience de la fragilité de mon système, malgré toutes les précautions prises au fil du temps. Quid, par exemple, de mes données les plus anciennes ? J’ai réalisé que même si mes clichés étaient globalement bien sauvegardés, je n’étais pas à l’abri d’un incident identique sur un disque dur d’archives.
• Disques miroir et GoodSync
J’ai donc décidé de tout mettre à plat, de prendre du temps pour faire l’état des lieux. Et de créer une copie miroir des disques durs contenant les archives de mon travail passé. Pour réaliser ce travail, j’ai fait appel au logiciel GoodSync, qui permet de synchroniser deux volumes. Soit deux disques durs, ou un disque dur avec un volume distant (comme un NAS, par exemple), les possibilités sont quasi infinies. On peut synchroniser un volume dans son entier, ou seulement un dossier ou un sous-dossier. GoodSync analyse les volumes, puis quand c’est fait, on peut lancer la synchronisation. Sur cinq disques durs de travail, seul l’un d’entre eux disposait de sa copie miroir. J’ai commandé des disques de capacité équivalente (de 1 à 2To) et j’ai commencé la longue marche de la synchronisation de ces disques durs vers leur alter ego miroir. C’est là que j’ai réalisé à quel point le travail de synchronisation était atrocement long en USB 3. Et naturellement, l’utilisation du port thunderbolt 3 de mon iMac 27 pouces n’y change rien. Un disque dur plateau, connecté en USB 3, ça ne dépasse guère les 100Mo/s en écriture. Dire que j’ai patienté, avant de changer mon iMac, pour disposer de thunderbolt 3 et sa promesse de débit stratosphérique (40Gb/s) et que je continue à me traîner à des débits minables. C’est là où j’ai commencé à réfléchir sérieusement à autre chose.
• Trouver des alternatives au HDD
Autre chose, une alternative au simple disque dur plateau au format SATA, on a quoi ? G Technology propose un système de stockage à 2 disques durs amovibles connecté en thunderbolt 3. C’est du RAID, 8To, ça coûte pas loin de 700€ et du point de vue performance on est à 360Mo/s, autant dire rien de bien folichon. LaCie propose aussi un système 2 baies 16To en RAID 0 et thunderbolt 3, avec une vitesse max de 440Mo/s, pas de quoi pavaner non plus. Moralité, avec du HDD, on ne fera jamais de miracle. On aura toujours affaire à un plateau qui tourne et une tête de lecture qui lit et écrit des données. La véritable alternative, c’est donc de se passer du plateau et de sa tête de lecture, ce qui m’a amené au SSD. Mais là aussi, il existe des limitations, liées au port SATA. L’interface SATA III est limitée, en théorie, à 6Gb/s ce qui veut dire qu’un disque, aussi rapide soit-il, connecté via cette interface, subira une limitation. La bonne idée c’est de passer au SSD NVMe au format PCIe et là, mazette ! On explose vraiment les compteurs.
• SSD NVMe c’est d’la bombe !
J’ai choisi de tester une carte Samsung SSD NVMe 970 Evo Plus, interface PCI Express 500Go, acheté 118€ chez Amazon. Il est certain qu’à terme les prix baisseront, pour le moment le modèle 1To reste encore assez cher (plus de 200€). Pour pouvoir utiliser cette carte, qui ressemble un peu à une barrette mémoire, il faut soit disposer d’une machine disposant d’un port M2 au format PCIe, soit acheter un petit boîtier. Il en existe plusieurs modèles, pour ma part j’ai opté pour l’adaptateur Adwits, payé 52,55€ toujours chez Amazon. Le boîtier est tout petit, livré avec une jolie petite pochette en velours noir (pour un éventuel transport), deux câbles (USB C-USB C et USB C-USB A), ainsi qu’un petit tournevis et une bande thermique à coller sur le SSD. Le montage est très simple. Quand c’est fait, il suffit de brancher le boîtier sur iMac, initialiser le disque et on prêt à travailler. Le disque est vraiment de taille très réduite (105mm par 45mm). Lorsqu’il est en fonction, un voyant bleu est allumé sur la partie supérieure, ainsi que sur les côtés. Restait à jauger des performances et là, autant dire que je n’ai pas été déçu du voyage. Ça envoie du bois !
Pour évaluer les performances du SSD NVMe Samsung, j’ai utilisé Disk Speed Test, le logiciel de référence de chez Blackmagic. C’est assez dantesque, puisque le SSD NVMe Samsung 970 Evo Plus affiche un score proche de 1Go/s, autant en lecture qu’en écriture ! J’ai été sidéré par la rapidité de ce SSD, j’ai copié 80Go de données à une vitesse fulgurante. Restait à évaluer le travail dans Capture One Pro 12 et là aussi, les performances sont au rendez-vous. Le chargement des images, leur lecture sur le SSD sont très largement optimisés, le travail est infiniment plus confortable, pour résumer tout est beaucoup plus rapide, voire instantané. Idem pour l’édition des données au format jpeg, ultra rapide, la sauvegarde des fichiers sur pCloud comme l’écriture des données sur mon HDD de sauvegarde (lui même ensuite dupliqué sur son miroir et sur mon NAS).
• En conclusion, un grand oui !
Non content d’être dix fois, à la louche, plus rapide qu’un disque dur à plateau lambda, au format SATA sur USB 3, le SSD NVMe est aussi plus fiable, dans le temps et moins fragile. Du point de vue taille, sa compacité lui permet de trouver sa place n’importe où. Le boîtier en aluminium, associé à la bande thermique, permet une bonne dissipation de la chaleur. Son prix est très accessible et il y a fort à parier qu’il va baisser et que les capacités vont augmenter. Last, but not least, les performances sont fantastiques, tant en écriture qu’en lecture. Désormais, je ne travaillerai plus qu’avec ce type de technologie, mes disques durs traditionnels se contenteront de conserver mes archives.
• matériel testé : Samsung SSD NVMe 970 Evo Plus, 500Go et boîtier Adwits
• cet article n’est pas sponsorisé.