Putains de concerts ! Ça faisait bien longtemps que ça ne m’était pas arrivé, d’être suffisamment scotché après un concert (voire deux) pour prendre mon clavier et gueuler mon enthousiasme sur tous les toits. Bon, c’est vrai, il faut dire que ça faisait quelques mois que je n’étais pas allé au Run ar Puñs, mais parfois la tête dit oui et le corps dit non. Bref, samedi soir, session de rattrapage, j’ai vu deux groupes qui m’ont carrément subjugué !
D’abord les rennais de Wankin’ noodles. Un chanteur king size, totalement déjanté, un poil insolent mais juste ce qu’il faut pour tendre l’oreille. Une prestation scénique de très (très) haut niveau, une dégaine rock british très seventies au look très étudié, un groupe bien en place et un rythme d’enfer pendant tout le set. Le genre de concert où quand ça s’arrête tu te dis « merde alors ! C’est déjà fini ? » Le public, extatique, chauffé à blanc, a pogotté dans tous les sens et a rappelé le groupe. Énorme ! Et un putain de concert, un !
Ensuite Skip the use. J’avais déjà fait le précédent concert, pied au plancher, sans jamais décrocher de la cinquième (nuit) mais je ne savais pas qu’on pouvait aussi passer la sixième et lâcher la bride à ce point-là. Comment dire ? Sur scène j’ai déjà vécu la furia, j’en ai déjà vu des allumés, des fadas du gros son, des racks de Marshmal calibrés proches de l’implosion, des climats de guerre civile dans la fosse,je pense à des gens comme Aqme, Lack, Those legendary shack shakers, les Béru (au Vauban) ou Mass Hysteria mais franchement ! Mouss et ses potes (d’avance pardon Mouss pour ce que je vais dire…) c’est des enfants de choeur à côté du bois qu’envoit un groupe comme Skip the use. Ici c’est du rock énergique (doux euphémisme), c’est furieux mais ça reste très mélodique, c’est aussi méchant dehors que tendre dedans, le tout étant structuré autour de la prestation scénique monstrueuse du chanteur qui répond au doux patronyme de Mat Bastard. Une reprise de Blur meilleure que l’originale (Song 2), le groupe est rappelé, encore et encore. Seul bémol de la soirée, une petite blondinette (qui aurait dû préférer le Breizh cola au rhum planteur) qui n’a cessé de proférer au chanteur des insanités que la décence m’interdit de retranscrire ici (lol) et qui, mine de rien nous a un peu pourri le groove, mais bon ! Ambiance ouakenole. Et un deuxième putain de concert, un !
Des soirées comme celle-là, je veux bien en signer deux par mois (au delà, je me connais, je tiendrai pas). Le dimanche matin, j’avais un peu la gueule en vrac, la pulpe encore fraîchement secouée par la soirée de la veille. N’empêche. J’étais vraiment heureux de retrouver le Run ar Puñs dont on ne répètera jamais assez que cette salle est parmi ce qui se fait de mieux en matière de musique actuelle. D’ailleurs, quitte à être un peu radical (salut Doudou ça gaze ou quoi ?), je vais vous dire. C’est simple. Si vous n’avez jamais vécu une soirée comme celle-là au Run ar Puñs, il manque un chapitre définitivement essentiel à votre manuel de la Rock academy. Alors ? Vous venez quand au Run ar Puñs ?
• cliché : Skip the use au Run ar Puñs
• bientôt en ligne sur Cinquième nuit les photos de Wankin’ noodles et Skip the use.