De retour à Quimper où on mange des crêpes et où ça a un p’tit air du Finistère (œuvres intégrales de Grand corps malade, volume 1). Fin d’après midi, plein soleil, encore peu de monde dans les alentours, petit vent léger et discret, température printanière. Backstage j’aperçois Gaëtan Roussel et ses potes qui prennent le soleil. Mickaël Guerrand qui ouvre le festival peaufine sa balance et à l’extérieur du Pavillon le noyau de public commence à se former à l’entrée. 19:20 pétantes, Mike ouvre le bal, seul en scène. C’est parti pour une longue soirée qui va durer bien au delà de deux heures du matin. Avec en point d’orgue pour le public le set de Iggy Pop and the Stooges. Backstage on aperçoit Philippe Manoeuvre, attentif aux circonvolutions de l’iguane qui fait son show. J’ai souvent écrit que le photographe qui rate une photo de Iggy Pop doit immédiatement reprendre la poterie, ou le macramé, voire les deux. En dérushant les clichés tapés sur les Stooges tout à l’heure j’ai eu la confirmation que je pouvais continuer à faire des photos. Tiens à ce propos, je ne perds pas de vue que j’étais là aussi pour tester le nouveau haut de gamme de Canon. De ce point de vue, je réserve encore mon verdict, je peux seulement dire que les sensations avec ce boîtier sont bonnes, voire très bonnes, et que j’ai pris beaucoup de plaisir à shooter avec EOS 1D Mark IV. Du côté de l’autofocus, rien à dire, quand j’ai chié une photo c’était ma faute, mais en photo de concert et en mode manuel, shit happens. Ça n’étonnera personne si je vous dis que dans le panel photographes, on n’était pas nombreux à être équipé en rouge. En revanche, malgré la touche set que j’avais réglée pour activer les iso directement au viseur, je ne suis jamais monté au delà de 1600 iso, le grain étant déjà perceptible à cette sensibilité, je n’ai pas voulu pousser le bouchon.
Du côté de la musique, j’attendais évidemment le set de mon cher Eiffel. Estelle et Romain, croisés backstage, semblent détendus. Je demande à Romain s’il compte faire un featuring avec The Stooges, il se marre et me dit que tout compte fait, la reprise d’un titre d’Iggy Pop ça sera peut-être pour plus tard. Eiffel livre un bon set, énergique, la voix et le charisme scénique de Romain Humeau étant un indéniable atout, une voix soutenue à la guitare par un ex-Dolly, Nicolas Bonnière, qui donne un vrai plus au groupe, non seulement par son jeu habile débridé et péchu mais aussi par une attitude scénique authentiquement rock. Seul bémol, mais la remarque vaut aussi pour les autres groupes, un son un peu tassé et d’un niveau élevé. En même temps, le Pavillon n’est pas le Zénith. A propos de Zénith, si vous aimez Eiffel, notez que le groupe sera au Zénith de Paris le 15 octobre prochain. Et puis il y a eu Iggy et les Stooges, un groupe avec un vrai morceau de légende dedans. Je ne sais pas trop combien de temps ça durera, je ne sais pas trop non plus où Iggy Pop va puiser son énergie. L’iguane, qui n’a quasiment pas pris une ride depuis que je l’ai vu aux Vieilles Charrues il y a cinq ans, offre au public du Festival Yakayalé, qui est venu pur lui, un set rock’n roll parfait, venant au contact, multipliant les provocations, le concert commençant toujours par un Motherfuckers ! bien appuyé. Pour Iggy Pop, le doigt d’honneur est une formule de politesse… Tout le reste est à l’avenant, Iggy torse nu qui loge le micro dans son pantalon et qui exécute une version déjantée de « I wanna be your dog« . Face à moi je shoote aussi Mike Watt, LE bassiste légendaire des Stooges, connu pour son phrasé puissant et une attitude scénique souvent hors normes. Sur sa basse, une petite photo est collée, celle de Ron Asheton, guitariste et membre fondateur des Stooges, décédé en janvier 2009. Nul doute que le fantôme de Ron est là, présent ce soir. Petit coup de blues pendant un set rock. La soirée se termine, des étoiles plein le ciel, avec un set déjanté de No one is innocent, histoire de décoller ce qui nous reste de pulpe collé dans le haut de la tête. Je ne sais pas trop ce que prend Kemar au petit déj’ mais je veux la même chose.
Back home. Dans la nuit claire je rentre à Brest. Demain est un autre jour, avec le day #2 du festival et une affiche plus orientée reggae, mais avec Archive en invité de marque. Le poste diffuse une vieillerie rock’n roll de circonstance. I’m The passenger and I ride and I ride. I ride through the city’s backside, I see the stars come out of the sky. Yeah, there bright in a hollow sky, you know it looks so good tonight…
• photo : Iggy Pop dans le public – festival Yakayalé 2010
• voir les photos du concert Iggy and the Stooges sur Cinquième nuit
Jean Jean dit
Salut mon Hervé, content que tu ais pris ton pied niveau clichés à Yakayalé. D’accord avec toi sur le son.. (qui a dit pourri ?). Seul le père Iggy s’en sort bien à ce niveau là. Et juste pour info, Mike Watt n’est pas LE bassiste historique des Stooges (c’est Dave Alexander, décédé) … Il est LE bassiste historique (excellent d’ailleurs) de la reformation. Bon, bref, ça c’est pas important. Hâte de voir tes clichés!
harvey dit
@Jean Jean exact ! Mike était effectivement le bassiste historique du groupe punk Minutemen dont on dit qu’il a influencé la vague grunge (Nirvana et consorts). Bon, sinon je pense qu’on a chacun une paire d’oreilles, c’est vrai que comme je l’ai écrit le Pavillon n’est pas le Zénith. D’ailleurs je crois savoir qu’ils vont procéder à des travaux en vue d’améliorer la qualité d’écoute au Pavillon. Hier soir c’était dub, reggae et cigarettes qui font rire. Grosse presta de Pony Pony Run run (bien en place), Archive et surtout Beat Assailant en fin de soirée. Allez maintenant, courage, il y a juste une trentaine de gigas à dérusher…