Apple vient de présenter iPad, un périphérique communiquant via internet, à mi-chemin entre un iPhone et un ordinateur portable Macbook. Une fois dépassé l’impact du bel objet, fin, léger, racé comme Apple sait les concevoir, on en arrive rapidement à imaginer ce que les photographes (et accessoirement les vidéastes puisque désormais la frontière entre photo et vidéo est étroite) vont pouvoir faire de cet outil merveilleusement communiquant. Et pendant la keynote qui s’est déroulée hier, Steve Jobs, le boss d’Apple, n’a pas manqué son show jubilatoire avec iPad, en particulier au chapitre de l’image numérique.
Et il est vrai que iPad se prête volontiers aux présentations photos, d’abord dans sa capacité à orienter son écran au format portrait ou paysage, selon l’inclinaison qu’on donne à l’écran. Ce qui est intéressant avec iPad c’est que dans sa capacité de base – 16 Go – il va être possible de stocker des milliers de photos que le photographe va pouvoir ranger en thématique, j’ai même envie de dire en tas puisque c’est la façon dont les photos sont montrées. On tapote d’un doigt, on choisit son tas de photos, d’un geste du pouce et de l’index on étale les photos sur l’écran de 10 pouces. La navigation dans les photos est aussi sexy qu’intuitive et j’imagine que l’objet iPad va faire des ravages dans les milieux hypes de la mode, pour ne citer que celui-là.
Pour pouvoir montrer des photos sur iPad il faut d’abord l’alimenter, c’est là que le bât blesse. Pas de port USB, on va donc devoir synchroniser avec iPhoto sur son Mac (ou son PC) ou bien aller les chercher via internet sur un volume distant. Après tout pourquoi pas, l’hébergement de données distantes est un service qui va se développer dans les années qui viennent. On stockera de plus en plus nos données de manière déportée, sur des volumes distants de grosse capacité (exprimée en tera octets). De toute façon iPad n’a pas pour vocation première de remplacer un Mac portable, mais plutôt d’être un périphérique complémentaire. Ce qui est intéressant c’est qu’une fois les images sur iPad, la présentation des clichés devient immédiatement plus attractive (je passe sur la possibilité un peu niaise de réaliser des diaporamas avec une musique en background) et iPad devient alors un périphérique de présentation très vendeur.
Je ne serais donc pas étonné, dans les mois qui viennent, de voir iPad fleurir entre les mains de nombreux photographes. Quant aux vidéastes, à tout ceux qui utilisent désormais leur EOS 1D Mark IV ou leur D3s pour réaliser des vidéos, ils vont aussi à coup sûr craquer pour iPad, d’autant que son prix d’introduction (inférieur à 500$) le rend encore un peu plus attractif.
Mathieu dit
Bonsoir,
je me permet de venir apporter une petit correction à votre article.
La connexion avec les APNs est prévue si l’on en croit les accessoires présentés sur cette page : http://www.apple.com/ipad/specs/
(tout en bas, rubrique « iPad Camera Connection Kit »)
Je pense qu’il sera donc possible de remonter les photos directement sur l’iPad ! Un gros avantage en voyage ?
Selon moi, l’enjeu crucial pour l’iPad va être les applications qui vont potentiellement être développer. Cela sera par elles qu’il pourra s’imposer comme un intermédiaire iPhone, MacBook.
Cordialement,
Mathieu
harvey dit
J’espère seulement que le iPad camera connector sera plus efficace que son prédécesseur pour iPod qui imposait des débits vraiment faiblards (j’en ai un qui dort dans le tiroir de mon bureau depuis des lustres). Si le débit est rapide, ça pourrait être sympa,effectivement. Le bonheur étant de pouvoir connecter le boîtier directement à iPad.
Concernant les apps, je pense qu’on peut faire confiance aux développeurs. A mon avis ça va être fulgurant, notamment pour les jeux et les iBooks.
david huitorel dit
Je suis toujours impressionné par l’agitation qu’apple arrive à provoquer.
et concernant cette tablette, c’est interessant de voir, hervé, la vision que tu as de son usage comme outil marketing.
Je suis sur que Andre Rieux va en acheter un ! (il vend ses spectacle avec son iphone)
Pour ma part franchement je suis dubitatif quand à l’usage que je pourrai en faire. J’aurai aimé avoir un acces entier à internet (mais pas de flash), j’aurai aimé l’utiliser comme visiophone skype (mais pas de webcam), j’aurai Bref plein de limitations frustrantes…
Mais j’ai le sentiment que les usages qui feront le succes (eventuel ?) de cette tablette n’existent pas encore.
olivier dit
Salut harvey
Moi je le trouve sympa cet Ipad, MAIS, il y a un mais…
Je doute vraiment qu’on en voit partout chez les photographes, du moins dans ca V1.
Déja, etre obligé d’utiliser iphoto me donne des boutons d’avance. Ensuite, se trimballer avec plein de petit accessoire fait perdre beaucoup de son utilité à l’ipad. Il doit aussi etre très fragile.
Perso je me vois pas sur un shooting avec ce truc pour vider mes carte mémoire. J’imagine meme pas le temps pour ouvrir une floppée de raw.
La seule fonctionnalité pro qui me semble bien pas mal c’est pour montrer mon book. De là a claquer 500€ pour 16 go …
Je suis apple addict depuis plus de 20 ans, je dois avouer que sinon j’aime le concept, mais déteste le choix de l’iphone os. Pas de système de fichiers c’est quand meme un peu rédhibitoire. Le coté plateforme completement fermé aussi pour moi.
Bref, c’est un bel objet qui montre la direction des évolutions futures, mais il me semble un peu vert quand meme, et encore un peu trop gadget.
harvey dit
@david On achète un objet soit parce qu’on en a envie soit parce qu’on se dit qu’il va nous être utile et parfois les deux. Apple a cette capacité d’élever notre niveau d’envie mais si on est un peu pragmatique, on se demande d’abord si on va en faire quelque chose. J’imagine tout le profit que Monsieur Rieu peut tirer d’un iPad. J’imagine tout le profit qu’un mannequin peut tirer d’un iPad avec son book virtuel. À la différence d’un book papier, le mannequin peut montrer des photos ET des vidéos (de défilés par exemple) d’excellente qualité. Idem pour le photographe lui-même. Idem pour des commerciaux, quelque soit le produit à vendre, iPad est un fantastique relais.
Concernant la frustration, il faut savoir que c’est un élément du développement d’Apple et ça l’a toujours été. Un Mac, en 1984, c’était déjà pas « compatible » avec un PC. Toute la suite de l’histoire a été semée de frustrations. Le premier iPhone n’était pas 3G, ça n’allait pas marcher. On connaît la suite. Alors iPad, pas de webcam intégrée, pas de Adobe flash, pas de multitâche. Certes. Mais est-ce que ça va empêcher les gens de trouver l’objet utile. Certes non. Et puis quand les apps vont débouler sur l’engin, dans les semaines qui viennent, mama mia !
@olivier ouh lala ! Attention ne me fais pas dire ce que je n’ai pas dit ! Je ne vois pas iPad pour dérusher du RAW au kilomètre ! D’ailleurs à ma connaissance il n’y a pas de soft prévu pour ça. Je parle bien de iPad comme d’un outil de présentation. Pour le photographe, j’imagine que iPad peut s’avérer utile à l’issue d’un shooting pour faire une prévisualisation de ses jpeg. Ensuite il ne s’agira pas de « plein de petits accessoires » mais d’un petit connecteur qui permet de disposer d’une interface USB, en espérant qu’on soit en USB 2 (au moins) et que ça dépote. Donc si le photographe peux copier super rapido ses jpegs après une prise de vue pour faire une prévisualisation sur un écran confortable et très mobile, c’est utile. S’il y a un spot wifi ou une connexion 3G il peut envoyer ses shoots par internet en temps réel.
AGENT 007 dit
possédant déjà un Imac 24″, je pense investir dans la tablette car en nomade elle va sérieusement concurrencer les Netbooks !!
si en plus on peut travailler ses photos alors là c’est le paradis !!
le prix me parait pas si excessif que ça en plus
Claude dit
les presenter oui, les travailler non… sans doute pas.