Astropolis a ouvert en beauté(s) hier soir, à la Carène. Ambiance cool avec l’équipe des kids de Sonic, auto-proclamés stakhanovistes de la fête. Et quelque part, c’est vrai qu’il régne toujours une ambiance à la fois un peu cool et sensiblement déjantée aux concerts Sonic Floor, donc c’est encore un peu plus vrai ce soir avec Astro, le festival électro dont la réputation dépasse désormais largement les frontières du pont de l’iroise. Donc, pour ouvrir cette édition cosmique, Astro a programmé un groupe frenchie, composé d’un duo (jumeaux dans la vie) qui se nomme Underwires. Un tandem prog et claviers, basé entre Paris et Berlin, qui offre une musique aux influences classiques baroques nettement marquées et pour tout dire j’en aurais bien repris une part, histoire de prolonger un peu le climat agréablement romantique, voix douce, tempo léger. Une musique soft à écouter sans retenue, au fond il ne manquait que les sofas. Bref, Underwires a largement préparé le terrain pour les frangines de Cocorosie. Ah ! Cocorosie ! Rien que de dire leur nom, il me revient en tête le set du festival Art rock, il y a deux ans, dont j’étais sorti assez émerveillé. Ce soir, je tempère sensiblement mon feeling, ça doit être l’âge ou le temps qui passe (ce qui revient à peu près au même). Les voix des deux soeurs oscillent entre diva napolitaine et chorale de CM2, et même si l’ensemble est parfaitement cohérent, voire agréable, rythmé au tempo d’un beat box qui tient la route, le traitement des voix réalisé par l’ingé son me semble parfois un brin poussé au paroxysme, à la limite de l’irritant voire du désagréable. Les voix de Bianca et Sierra ont des consonances nasillardes et au bout d’une heure de set, ça devient un poil agaçant. Au milieu du set une jolie brune vient apaiser l’ambiance Martine à la ferme (avec des vrais gloussements de poules dedans) et offre un chant dont la pureté frôle l’extase. On est transporté radicalement ailleurs, du côté des côtes méditerranéennes et au delà, et là c’est franchement beau. En revanche, côté visuel, rien à dire. Comme d’hab’ les soeurs Casady sont lookées à faire le bonheur d’un photographe même si les lights sont un peu molles du genou. Une fois les sacro-saints TPTSF (trois premiers titres sans flash) passés, je me suis balladé dans la Grande Carène, au coeur d’un public heureux, pour aller taper quelques clichés, que vous verrez bientôt en ligne sur Cinquième nuit. Ce soir, la fête continue sur le port avec des concerts gratuits, de Puppetmastaz et Naive new beaters, excusez du peu. Et demain vendredi, Bunker Palace à la Carène strikes back avec rien que du lourd. Les filles de Au revoir Simone, puis Laurent Garnier au Club et Gui Boratto au Vauban. La nuit magique sera longue.