La journée commence mal. J’ai des merdes techniques sur le premier set, mais pas que. La fosse est séparée en deux par deux petits ponts, des avancées qui vont sans doute permettre au boss d’aller au contact, comme il aime. Bien pour lui, mais pour les photographes, c’est chaud. Premier set, Priscilla Ahn qui a l’air d’être contente d’être là. Petites bluettes folk, la fille sourit beaucoup, raconte des petites histoires sur sa copine qui a des petits boobies et ça la fait bien rire. Second concert, Fiction plane. Ça s’écoute, on dirait un peu un revival eighties mâtiné de Police, d’ailleurs c’est dingue à quel point la voix du chanteur ressemble à celle de Sting. Justement, ça tombe bien c’est le fils de Sting. Il chante comme son papa, il joue de la basse comme son papa. Ça s’écoute, ça sonne plutôt bien, trois petits titres et hop retour à l’écurie. Du côté de la sécu, cette année, on est gâtés. C’est pas CharruesLand, c’est FlicLand ! Et puis les mecs de sécu, aujourd’hui, ils sont à bloc, au taquet bien comme il faut. Kerampuihl ressemble à Fort Chabrol, pour accéder à la plaine ça tient du parcours du combattant. Mais le meilleur reste à venir ! Je sais déjà que pour Springsteen côté images, c’est râpé, pas de photo. Il y a une douzaine d’accréditations et même parmi les officiels il n’y aura qu’un ticket. En même temps, les accrédités ne shooteront pas de la fosse mais d’une tour, à cent mètres de la scène, à l’aise. Gros calibres conseillés. Le mec qui n’a pas un 400mm au bas mot, il peut retourner au bar VIP directement. Je me dis que je vais me rattraper avec les furieux de The Killers. Pas mieux, ces messieurs refusent les photographes. Peut-être pour leur faire payer l’ambiance délétère qui règne dans le groupe. D’après ce que j’en sais, les zicos des Killers ne se parlent plus, ambiance take the money and run. Je me retrouve donc dans le public, histoire de shooter quelques clichés. Une presta très middle of the road, décidément c’est pas mon jour. Le concert du boss commence à 21:30. Rien à dire, le gars connaît bien son job, au contact avec le public (grâce aux petits ponts, donc). Bruce tout puissant nous sert du Springsteen, en même temps le gars a à son actif plus de 500 titres, il y a de quoi faire… Petite cérémonie du request, comme convenu, le public tend ses p’tites pancartes que le boss choisit soigneusement, en évitant les titres qu’il n’a pas envie de chanter. Côté son, c’est pas l’extase, côté voix non plus. Je suis côté jardin, je me dis que j’ai un problème d’oreille, je fonce donc côté cour c’est idem. Le son est très tassé mais ce qui se passe sur scène compense la qualité moyenne du son. D’ailleurs, hein ? Entre nous, le Bruce il pourrait bien s’arrêter de chanter et lire le bottin, le public n’en serait pas moins extatique. La jeune fille que le boss a fait monter sur scène se dira pour le restant de ses jours qu’elle n’a pas fait le voyage à Carhaix pour rien. Le jeudi, c’est fini. Aujourd’hui, à mon programme, Nneka, Marthe Vassalo au Cabaret breton, le sémillant Bénabar (…), Alela Diane, Jospeh Arthur, TV on the radio. Et puis, en point d’orgue Lenny Kravitz, en espérant que le gars Lenny ne soit pas touché par le syndrôme Tout puissant et nous autorise à faire des photos ! On se finira avec Birdy nam nam, si je tiens encore debout, en espérant que le combo foute le feu à Kerampuihl…
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À propos Hervé LE GALL
Hervé "harvey" LE GALL, photographe auteur basé à Brest au début du monde. A trainé ses appareils photo dans la plupart des coins sombres de la région Bretagne. Photographe-maison du Cabaret Vauban, photographe officiel des Vieilles Charrues (entre autres). Intransigeant, il aime la photo, les lasagnes, le kouign amann et le Breizh Cola. Rédac chef de SHOTS.