1er mai 2009, enfin on y est. Un sublime ciel bleu, suffisant pour tailler les uniformes de toute une armée de gendarmes, comme disait feu ma grand-mère. Je suis sorti dans mon jardin, j’ai fermé les yeux, le nez pointé vers le ciel. Oh ! Putain ! Qu’est-ce que c’est bon. Et puis je suis retourné fissa dans mon bureau, j’ai logé The Modern Lovers sur mon iPod (Roadrunner ! Roadrunner !), play on et je suis allé dérusher le concert d’hier soir, la runsession du Run ar Puñs. Une « runsession » c’est un mini-concert en public qui sert aussi de support pour une émission d’une radio locale (Radio Evasion et pour l’occasion Fréquence Mutine). Bonne idée, des chansons, une interview, des chansons. Ce soir, donc, c’est Too soft qui s’y colle. Le duo brestois, composé de Pol au chant, à la guitare et yukulélé et de Virginie au chant, xylophone et autres babioles improbables (façon Cocorosie), s’est fait remarquer en gagnant un concours. A la clé l’enregistrement d’un EP chez EMI et peut-être l’amorce d’une carrière. Pour ma part j’avais été touché par le son de Pol et Virginie (ça ne s’invente pas…) découvert sur leur myspace. Un garçon, une fille, un univers un peu idyllique, voire enfantin, avec des titres naïfs (in english in the text) comme « Playmobile » ou « Esquimau« , un son pop folk, tout cela me direz-vous a un air de singulier déjà vu ? Et le premier qui me parle de Coc… de Cocoo… (ah ! merde ! j’y arrive pas !) il se prend un pain (ou pas !). Bon, bien sûr, il est toujours tentant de comparer un jeune groupe avec leurs aînés qui les ont précédés sur scène, de trouver des analogies. Le décor, l’ambiance, la figurine Playmobile qui joue du piano devant la scène, bon ok ! Mais c’est toujours moins crétin que bébé phoque… Mais je m’égare (ou pas), revenons donc à la musique. Too soft va aussi sûrement trouver son public que nombre de duos qui les ont précédés, avec des p’tites chansons qui collent dans la tête comme l’emballage du caramel sous la godasse, des bluettes entêtantes, joliment servies par deux voix en accord. On ne va pas tarder à le vérifier puisque c’est Too soft qui ouvre ce soir le concert de Dig up Elvis à l’Espace Vauban, avec un vrai public dedans. Le tandem est prêt. Il leur manque de tourner encore et encore, de se décoller la pulpe de trac qui adhère aux zygomatiques et qui interdit à la grâce de s’exprimer pleinement. Et quand on y sera, que ça sera fait, il serait bien agréable aussi (mais là, je parle pour ma paroisse) que le duo se laisse aller à ses instincts rocks, en ajoutant au son pop folk un léger zeste électrique, histoire de pimenter le son pop folkeux à la sauce Smells like teen spirit si vous voyez ce que je veux dire. Il faut juste laisser un peu de temps au temps. Le temps de convaincre, de s’accaparer un public, de laisser cet indicible plaisir l’envahir, comme lorsque l’on contemple un ciel bleu, un premier mai… Nous allons vers les beaux jours.
bzhflower dit
…c’est en écoutant Cocoon la 1ère fois que je me suis dite : oh on dirait Too Soft ! Oué oué oué… depuis le temps qu’ils chantent ‘Milka’ et leurs titres forts sympa sur lesquels on reprend en coeur les refrains entraînants. Finalement l’effet Cocoon leur ouvre une jolie porte, belle route à eux.
harvey dit
Ben justement… Pas sûr que les deux de Cocoon aient très envie de laisser la porte ouverte pour permettre à d’autres de s’y introduire. Je pense d’ailleurs que ça va être une difficulté pour Too soft, mais ces deux-là ont une carte à jouer, j’en suis convaincu. Surtout après le set brillant qu’ils ont donné au Vauban. Il suffisait de tendre l’oreille pour réaliser que le public a capté. Et ça c’est plutôt bon signe.