Dernièrement, un mec m’a demandé si j’avais des problèmes de libido, parce que j’avais déclaré (dans une des rares interviews que j’ai jamais données) que je préférais photographier des filles sur scène que des garçons. Mon Dieu, je lui pardonne sans malice cet excès d’aigreur à mon encontre et je le déclare bien haut. Oui, à l’instar de Milo Manara qui préfère dessiner (avec le talent que l’on sait !) des filles que des garçons, moi, je préfère photographier des filles sur scène et je rends hommage à celles qui m’ont donné tant de plaisir (…), qui ont tant fait pétiller mon oeil et frémir mon index (et pas que). De Jeanne Balibar à Victoria Tiblin, de Mélanie Pain à Rokia Traoré, de Constance Verluca à Ruyter Suys, en passant par Alela Diane, Nina Nastasia, Olivia Ruiz, Sharleen Spiteri, Patti Smith, Daughters of Albion et tant d’autres… sans oublier que j’ai repris, un jour, un boîtier en main pour l’amour de ma muse. Femmes, je vous aime ! Alors tout naturellement je me devais de me retrouver hier soir pour écrire une nouvelle page du festival les Femmes s’en mêlent, dans le joli club de la Carène, sur le port de co à Brest.
Trois filles anglaises ouvrent le bal avec une formation totalement inédite, deux basses et une batterie. An experiment on a bird in the air pump (c’est leur nom, tiré du nom d’une toile d’un peintre anglais je crois) envoit un gros son, massif, avec une énergie débridée comme on n’en voit que peu chez des groupes de mecs. Quand les filles cognent c’est de toutes façons avec toujours plus de finesse, de délicatesse que leur confrères (en un mot). Le power trio british assène un rock néo punk tendance gothique du meilleur tonneau, le seul regret fut le durée du set, réduite à une petite demi-heure. Ce qui a suivi change radicalement de style. Le public s’est fait allumer par Those dancing days, cinq allumettes suédoises littéralement craquantes, pour une heure de pop sautillante, un tantinet sucrée, mais très raffraichissant et pétillant à souhait. Bon, certes les puristes vous diront que ça n’était pas toujours super en place, que la jolie blondinette tout droit sortie d’une époque post-seventies façon Abba, jouant sur son clavier Rolland à deux doigts n’était pas toujours dans le tempo, certes, mais… on lui pardonne ! On vous dira aussi que la gracieuse batteuse frappait sur ses fûts avec la patate d’un déménageur et que ça contrastait singulièrement avec la ligne musicale de l’ensemble, d’accord, mais qu’est-ce que c’était bon de voir une fille cogner comme ça ! Bien sûr, la voix de la chanteuse, évidemment la bassiste (hum ! Très chics les collants percés), … Seule la petite guitariste, qu’on aurait dit directement échappée d’une sitcom familiale américaine, semblait à l’aise sur ses chaussettes. N’empêche, on a quand même passé un sacré bon moment, une délicieuse soirée en compagnie de toutes ces filles. Ensuite, pour finir la soirée, direction le Vauban pour un after au féminin et une soirée dancefloor où, selon la bonne tradition des années soixante dix, l’entrée était gratuite pour les filles. Girls rock ! Merci les filles.
• cliché : Those dancing days à la Carène vendredi 24 avril 2009, festival les femmes s’en mêlent.
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