On dit que les Modern Lovers de Jonathan Richman ont positivement influencé la scène punk rock américaine. On va dire ça comme ça. Sauf que, pour ma part, au risque de passer pour le benêt de service, je n’ai gardé aucun souvenir tangible des Modern lovers. D’ailleurs c’est simple, les mots modern love sont dans mon esprit radicalement associés à David Bowie, voire Peter Gabriel. Eh ouais, c’est comme ça, on ne se refait pas, mes influences sont presque définitivement britanniques. Le rock, ça vient de l’Albion, aussi sûrement que deux et deux font quatre comme à Liverpool. Je vous laisse donc imaginer le désarroi (que dis-je ?) le regard narquois et affligé de mes amis – dont un amateur éclairé de Mister Richman et de Charles Trénet réunis, ah ! Quel homme de goût ! – quand je leur ai avoué à mots couverts que non, mille fois non, le nom de Jonathan Richman n’évoquait rien à mes oreilles et encore moins celui des Modern Lovers. C’est ainsi que je me suis retrouvé dans un Vauban presque plein comme une huitre dans un mois sans air, entouré de quinqua grisonnants excités comme des puces sur un clébard, rien qu’à l’idée de retrouver leur amant moderne. L’amateur de Trénet (qui, ne perdant pas le nord, fit signer à l’issue du concert l’intégrale de l’oeuvre du Charles « Youp la boum » à Monsieur Richman, lui aussi très amateur du grand allumé, ça ne s’invente pas…) était donc aux premières loges pour sa feast of friends. Quant à moi, je fus largué, gros jean comme devant (mais pas derrière faut pas déconner non plus), ne captant réellement que deux ou trois titres, les cabrioles et autre salto double lutz brillament exécutés par un JR impitoyable, devant un parterre proche de la pamoison, me laissant pour ma part de marbre. J’ai donc mis à profit ce temps suspendu pour réaliser quelques clichés de bon calibre (enfin, c’est vous qui voyez), dont je pense qu’ils ne déplairont pas, ma foi, à mon cher ami amateur de bons mots et de douce France, sur des routes fleuries et pavées de bonnes intentions. D’ailleurs ça tombe bien, mon cher Hugues, puisque ces clichés te sont dédiés, c’est bien le moins que je pouvais faire pour me faire pardonner de n’avoir rien pigé, depuis toutes ces années…
• cliché (inédit) : Jonathan Richman à l’Espace Vauban 19 mars 2009
• voir les photos de Jonathan Richman sur Cinquième nuit.
Amateur de Trenet ET de Jonathan Richman dit
Mon p’tit Hervé,
Tu galèges.
Le rock ne vient pas du Royaume Uni, mais des USA. Il s’agit d’une musique, souvent électrique, et surtout passablement excitée, sans doute par la frustration née de parents trop envahissants, de filles trop inaccessibles ( ou de garçons, saluons tout de même Wanda Jackson et ses consoeurs) , de boissons trop fortes, de voitures trop grandes, de valeurs religieuses trop chiantes, de guerres idéologiques et trop brutales en asie, de limites de l’entendement humain, et de désir de bruit aussi. Et de sexe.
En fait, ça parle de tout aussi. Rappelons juste que le deuxième album de Talking Heads, absolument fondamental en ce qu’il dépoussiéra un maximum l’affaire, se nomme » More songs about buildings and food ».
C’est également une sorte d’hybride entre le blues et la country, dans une proportion 2/3-1/3 voire 3/4-1/4 voire même 4/4 et un petit chouïa. Ce qui est logique, vu que c’est souvent en 4/4 avec un petit chouïa en plus.
Donc tu vois bien que même si Liverpool, Newcastle, Londres et autres ont donné au genre certaines gloires inimitables et inattaquables, c’est quand même beaucoup un machin américain. Faudra que je te parle un jour d’un coiffeur de Saint Louis nommé Charles Edward Berry.
En attendant, et pour t’éviter de faire, la prochaine fois que Jojo ( oui c’est son surnom) passe par le Vauban ( vivement la chose..), du remplissage avec un improbable fan de Trenet ET de Jonathan Richman ( les trucs que t’inventes.. quand même… t’es peut-être pas fortiche en Jojo, mais faut que t’arrêtes le Jaja…), tu viens de gagner le premier album des Modern Lovers. Rien que ça. Nous ne te laisserons pas mourir idiot.
Prévois un slip large pour l’écoute. Ce sera plus confortable.
PS: tiens, Jerry Harrison de Talking Heads joue sur le disque… Ben, oui, avant il était dans les Modern Lovers.
Accessoirement, tu pourras prêter ton disque ensuite à cet extravagant personnage inventé soi disant fan de Trenet, car s’il est branché auteur-compositeur interprète, il pourrait aimer, qui sait.
Certes, dans le genre, il y a les Kinks aussi. Qui sont anglais. Dont acte.
PS: ah oui, je ne suis pas spécialiste, mais il me semble que » Youp la Boum », c’est pas du tout de Trenet ( lui ce serait Boum, il me semble). Prosper, c’est du Maurice, non? )
Ben dit
excellentes photos !
harvey dit
Bon d’accord. On va dire que initialement elle vient de là, elle vient de la bouse (du deep south). J’opine quant à l’oubli du cousin de Marvin Berry, en revanche je ne vois pas en quoi le rock pourrait être redevable en quoi que ce soit à Talking Heads (mais tu mettras ça sur le compte de mon incurie et me traitera d’ignare, voire plus). Talking heads ? On parle bien des mêmes ? Ceux là même produit par mon ami Brian Eno (tu sais le mec qui est pote à Robert Fripp… Ah ! King Crimson…). Enfin, je suis content que tu sois passé par ici et que tu n’aies pas ommis de citer les Kinks. Si tu permets, je veux bien loger aussi les Beatles, les Stones, les Who, bref tous ces mecs qui ont forgé ma g-g-g-generation.
PS : tu as raison, Youp la boum c’est Maurice. J’avais noté le truc et puis j’ai laissé. Trénet, Chevalier, après tout même combat (non, non, pas sur la tête !).
harvey dit
ah oui et merci Ben 😉
Modern And Douce Réponse dit
C’est pas vrai, il me cherche….
Confondre Chevalier et Trenet, c’est s’exposer à être éparpillé façon puzzle aux quatre coins de la Penfeld… Bon, heureusement, Tino Rossi n’a pas été mentionné. Au moins Trenet et Chevalier ont ils un rapport. C’est le Maurice qui a présenté le Charles au public la première fois alors qu’il venait de triompher sur scène avec » Y’a d’la joie ».
Bon, sinon, je vois bien ta stratégie avec Talking Heads. Comme tu as déjà gagné le premier Modern Lovers, tu es en train d’essayer de gagner tous les disques fondamentaux que tu n’as pas.
Y’a peut-être de la joie, mais y’a pas… marqué pigeon, là..
Non, mais…
Bien joué, mais un peu trop gros, quand même.
Le grandissime Robert Fripp joue sur le disque suivant de Talking Heads, le troisième.
King Crimson, époque Bruford, Wetton, Cross ( la meilleure à mon avis) est l’un des tous meilleurs concerts que j’ai vus dans ma vie. Avignon, Pâques 1974, je dirais, à vue de nez. Totalement sciant. Et totalement musical. Phénoménal. On ne s’en remet pas. Ou alors on en ressort beaucoup plus malin et beaucoup plus gourmand qu’avant.
Pas comme le concert du cousin de Malvin Berry que j’ai vu à Los Angeles le 31 Août dernier, qui était assez pitoyable, mais bon, un peu sympa quand même. Mais quel filou, quand même, le cousin… Mais quel génie aussi, dans les années cinquante.
Personne n’a l’intention de priver les WHO ou les STONES de leur place immense dans cette histoire, bien évidemment. Allez, même les Beatles, tiens…. ( je rigole, quand même…)
Et de nombreux autres rosbifs également, bien sûr.
A bientôt,
Boum.
harvey dit
Said welcome to the spirit of 1956, patient in the bushes next to ’57, the highway is your girlfriend as you go by quick (…) and I say roadrunner once, roadrunner twice, I’m in love with rock & roll and I’ll be out all night Roadrunner. That’s right.