Radical, impertinent, à la limite de l’insolence. A l’image du coq qui continue de chanter les deux pieds dans le purin, la Route du rock continue d’envoyer le son, encore et encore. Pas vraiment un râle d’agonie, ni même le chant du cygne. Pop is not dead, c’est écrit partout et il suffit d’y croire. Je fais partie de ceux-là, ceux qui y croient, alors malgré un été de festivals au calendrier bien charrette – Art rock, Vieilles Charrues, Bout du monde, excusez du peu… – on a tous signé pour la Route, direction Saint Malo, mon EOS, ma grosse fatigue et moi. Pas une affiche de folie, mais ça, hein ? On s’en fout ! Cette année, il fallait y être, juste pour dire aux gens qui organisent ce festival qu’on est là et qu’on les soutient. Alors comme toujours (et c’est particulièrement vrai à la Route du Rock), j’ai vu des choses sublimes que je connaissais déjà, des gens épatants dont j’ignorais jusqu’à l’existence même et puis j’ai vu des concerts dont je me serais bien passé. Au rayon sublime et déjà vu, j’ai vu, revu Nina Nastasia sur une belle plage, au soleil d’été, coquillages et crustacés. No comment, juste le pur feeling, l’émotion intacte. Why ? Qui a confirmé tout le bien que je pense de ce groupe savouré déjà l’an passé, French cowboys, toujours divins malgré un son proche de la cata. Un mauvais ingé son, ça vous fout un concert par terre ou ça le rend inaudible (voire les deux), et ce ne sont pas les Windsor for the derby qui me contrediront. Dans la série découvertes, The Dodos, un set énergique et sincère, Tindersticks aussi talentueux que légendaire, Micah P. Hinson éblouissant et décalé, Bowerbirds un duo raffraichissant, mélodique et souriant. Et aussi Phosphoresent, un mec à la guitare qui assure à lui seul comme un groupe entier. J’ai revu The Do pour la quatrième fois de l’année en mode off, j’ai (mal) supporté le set hilare des deux frangines de the Breeders, je n’ai pas adhéré au show tragi-cosmique des islandais de Sigur Ros. J’ai zappé les débuts de nuit, grosse fatigue oblige, je n’ai donc pas pu vérifier si le concert calamiteux d’Adam Kesher à Art Rock était un incident de parcours, alors que leur presta à la Route hiver à l’Omnibus avait été carrément dantesque. La pop gnian-gnian et sucrée des belges de Girls in Hawaï ne m’a pas convaincu (la prochaine fois mettez-moi un peu plus de girls et un peu moins d’Hawaï), en revanche, la petite blondinette en jupette écossaise de Ting tings m’a pulvérisé l’oeil, comme Kazu de Blonde Redhead, le talent en moins. Sinon, comme d’hab’ la Route c’était l’occase de retrouver des visages connus (j’ai croisé Laetitia Sheriff dans le public et j’ai même vu François Audrain de loin), de savourer le bordel ambiant des navettes, de tailler la bavette entre chaque concert au fort Saint Père avec Fred et quelques autres potes photographes croisés une fois par an ici à Saint Malo, des gens animés par une même envie de soutenir un festival raffiné et attachant. J’ai aussi croisé Charles Mouloud, en tenue de combat, parachuté sur le Fort pour y porter la bonne parole déconnante. Comme toujours, cette Route aurait été moins agréable sans le soutien de Jérôme et du staff de bénévoles. Enfin ! La bonne nouvelle est tombée dimanche, par la voix de François Floret, qui a confirmé l’édition de la Route du rock 2009 (hiver et été). On y sera.
• les photos de la Route du rock 2008 bientôt sur Cinquième nuit.
Charles Mouloud dit
Well done , comme disent les zanglosaxons !
Polly dit
Mon top 3:
1) Why? Et Micah P.Hinson
2) Nina Nastasia
3) Menomena
Et Sigur Ros, baaaaaaaaaah beeeeeeeeeeuh, roooooon pshit (traduction: mélange de déception, énervement et dodo profond 🙂 )
kix dit
J’arrive pas à comprendre comment tu peux oublier les allemands de The Notwist dans ta chronique, à croire que tous les chroniqueurs (parce qu’il n’y a pas que toi) étaient en train de boire des binouzes…
Sinon j’ai passé un fabuleux moment sur Sigur Ròs, après c’est une question de goûts c’est sûr !