C’est LE fait du jour. Les Vieilles Charrues affichent complet et c’est suffisamment important pour le souligner, surtout dans le contexte actuel d’une certaine morosité affichée. Aujourd’hui, la plaine de Kerampuihl va accueillir 66.000 festivaliers. Alors c’est quoi la recette ? C’est pourtant simple. Une programmation capable de réunir dans la même journée des publics différents, avec du bon son et une bonne ambiance pour tout le monde, familiale et festive. On démarre avec Yelle, bondissante et fraiche et pour tout dire assez fun. D’ailleurs on se demande qui s’amuse le plus pendant son concert, le public ou elle-même. Sur Glenmor c’est Camille qui suit et la tornade orange balaye tout sur son passage, avec une aisance et une classe surprenante, entourée d’un staff de (très) grosses pointures. Camille, petite étoile funky, unique dans le paysage. On remonte vers Kerouac avec la blonde Duffy qui, avec son short slim, son body blanc et sa démarche sexy gagne sa place haut la main pour entrer sur Girls rock ! Seul bémol, une voix qui n’est pas sans rappeler celle de Cindy Lauper. Pour paraphraser Desproges (qui parlait de Madonna), « cette fille, elle a un beau cul, c’est dommage qu’elle chante ! » La mauvaise nouvelle tombe un peu plus tard. On ne fera pas Dadaho dans la fosse. Photos de scène interdites, sécurité maximum. Les photographes protestent, en vain. Pendant la conf de presse d’Etienne, j’interpelle Etienne, mais en douceur. C’est autant le photographe que le fan qui s’exprime, ce qui a pour effet de calmer un peu le jeu. Je comprends les raisons qui motivent ces mesures, même si je les trouve un peu drastiques, surtout sur les Charrues et surtout pour Daho dont le concert, au demeurant, fut un des grands moments de cette journée. Cet événement aura un effet secondaire, je vais devoir zapper le set de Brisa Roché (et de la délicieuse Lena Deluxe, aux claviers). En revanche, je suis à l’heure sur la scène Xavier Grall pour Dub Inc. Je les connais pour les avoir shooté au Run ar Puñs où le groupe avait donné une presta magnifique, devant une salle comble. Rebelote aux Charrues, c’est plein et l’ambiance est chaude, pogo et slam de rigueur. Dub Inc. ça envoit sans être bourrin et le duo de voix est toujours aussi magique qu’efficace, dans un melting pot d’ambiances, entre méditerranée et Afrique. A découvrir en live, absolument ! Autre registre inauguré par Djamel en 2006, celui du stand up à Kerampuihl et cette année c’est Gad Elmaleh qui s’y colle. Je me demande si une bonne partie du public n’est justement pas présent pour l’humoriste qui s’en donne à coeur joie. En même temps, faire le pitre devant des dizaines de milliers de personnes, les faire rire et en plus être (bien) payé pour ça, ça doit être le comble du bonheur. Gad Elmaleh est heureux, ça se voit et le reste c’est du bla bla. Tenue de soirée à Kerouac avec la prestation deluxe de DJ Zebra. J’y vais à reculons mais je dois avouer que j’en suis sorti épaté. Zebra ouvre avec le bagad Carhaix qui sonne sur une improbable marche de l’Empereur façon Star Wars. Et puis les guests se mettent en place, parmi eux rien que du beau linge ! Oxmo Puccino, un membre des Négresses vertes, DJ Moule aux platines, Florent Marchet aux claviers. Oui, vous avez bien lu, c’est bien lui, c’est bien le Florent Marchet de Gargilesse et de Rio Baril, qui chante ses titres repensés par le zèbre de service. Et c’est tout simplement renversant. Tout est prêt pour le dernier tango de Matmatah à Kerampuihl et autant le dire clairement, ça va être énorme. Les quatre potes de Lambé vont servir au public des Charrues un set dont ils ont le secret, et foutre un feu de tous les diables à travers la plaine. Sur Lambé an dro le publice exulte, sur la fin du concert les Mat’ reviennent asséner une reprise du Velvet (Heroin) du meilleur tonneau, avec un Sammy éblouissant au manche. Bref, on savait que Matmatah allait servir un concert géant, on a eu droit à un concert d’anthologie. On s’est terminé un peu bluesy et Gossip s’est chargée de rallumer la flamme avec une prestation énorme (dans tous les sens du terme). Aujourd’hui, dimanche, dernier jour, avec du lourd, encore du lourd, pour toutes les oreilles. Vanessa Paradis, évidemment, The Dø, The Hives, The Kooks, les délires manouches de Thomas Dutronc, le soul profond façon Asa et du bon rock old style avec le plus brestois des rockeurs texans, Rotor Jambreks lui-même. Et puis ça sera fini, déjà, on mettra quelques temps à s’en remettre. Et les photos seront en ligne sur Cinquième nuit, aussi rapidement que possible. Enjoy !
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À propos Hervé LE GALL
Hervé "harvey" LE GALL, photographe auteur basé à Brest au début du monde. A trainé ses appareils photo dans la plupart des coins sombres de la région Bretagne. Photographe-maison du Cabaret Vauban, photographe officiel des Vieilles Charrues (entre autres). Intransigeant, il aime la photo, les lasagnes, le kouign amann et le Breizh Cola. Rédac chef de SHOTS.