Cinquième édition pour Cinquième nuit à Art Rock. Je ne fais pas trop dans la nostalgie, mais quand même. Il y a des choses qui ne s’oublient pas. Par exemple je ne suis pas prêt d’oublier qu’il y a cinq ans j’appelais Art Rock pour obtenir une accrèd et qu’à l’issue de ce festival, couvert avec un modeste boîtier argentique, j’entrais de plain pied dans un monde dont j’ignorais tout des codes et des régles (mais j’apprends vite). Je ne suis pas prêt d’oublier cette putain de sensation que je ressens et qui m’envahit lorsque j’entre dans la fosse, cette bulle qui m’entoure, cette impression de vide, quasi autistique. Plus rien n’existe, il n’y a plus que la traque de l’image, la saisie de l’instant. Demain, donc, je vais retrouver Art Rock que j’aime tant et qui me le rend bien, un festival dont le coeur bat pendant trois jours à l’unisson avec celui d’une ville, Saint Brieuc. L’occasion aussi de retrouver des gens que j’aime, comme Daniel Darc (putain de chanteur), Nada Surf (putain de bassiste), les allumés de Dionysos (dont je ne me lasse pas même si j’ai une préférence marquée pour les couettes virevoltantes de Babetouchka…) et les kids d’Adam Kesher (découverts à la Route du rock). Ouaip ! Art Rock m’appelle et en plus cette année Art Rock m’expose, alors deux bonnes raisons d’y aller. C’est demain et je sens cette excitation palpable au bout de mon index. Il en veut. Alors je résérecte, encore et encore.
• illustration : Rokia Traoré feat. Keziah Jones pendant Art Rock en 2004