Il y a quelques jours, les femmes de ma vie ont eu la généreuse et géniale idée de m’offrir, pour mon demi-siècle, quelques cadeaux d’anthologie, parmi lesquels les saisons 1 et 2 de Dream On, une série cultissime que je redécouvre en ce moment avec un plaisir et une jubilation sans limite. Flashback, début des années 90, une petite chaîne câblée – Canal Jimmy – propose à ses heureux abonnés une palette de programmes riches, drôles, impertinents, parmi lesquels d’excellentes chroniques, des thématiques : les feuilletons avec Carrazé et Dionet, les années bakelite avec Lescure, le meilleur du pire avec Bataille et Fontaine plus inspirés qu’avant qu’ils ne sombrent corps et âme dans le giron de la pompe à flouze de TF1. Et des séries. Et quelles séries ! The New Statesman, une série anglaise définitivement hilarante (avec l’excellent Rik Mayall dans le rôle titre) mettant en scène un politicard véreux. Dream on. LA série culte s’il en est, qui passait le vendredi soir sur Jimmy à 22:25 pétante et pendant une demi-heure, je n’étais là pour personne, une fois par semaine. Si par malheur je ratais un épisode, il y avait une rediff le dimanche soir, bref ! Dream On, les aventures sentimentales de Martin Tupper, 36 ans, éditeur à New York, fraichement divorcé de Judith, un fils (Jérémy), un ami (Eddie Charles, présentateur black sur une chaîne câblée), une secrétaire teigneuse (Toby), j’en passe ! Une des particularités de Dream On tient dans le fait que Tupper (abreuvé de soap TV pendant son enfance) vit les situations présentes en référence à des scènes télévisuelles passées, incrustées en noir et blanc dans le fil de l’histoire. Un idée lumineuse, un producteur génial (John Landis, euh… excusez du peu) et surtout des scénaristes top niveau, Martha Kauffman et David Crane, qui se sont tirés pour laisser Martin Tupper à ses déboires sentimentaux et créer, dans la foulée une autre série qui contribua à leur gloire, Friends. Quant à Dream On, elle reste un bien joli souvenir, avec un Brian Benben entouré de guests somptueux (Bowie, Stallone, …) et de parties de jambes en l’air légendaires, la rencontre au lavomatic avec la divine Nina étant, je le confesse (en un mot), un des plus beaux moments de ma vie télévisuelle.
À propos Hervé LE GALL
Hervé "harvey" LE GALL, photographe auteur basé à Brest au début du monde. A trainé ses godasses et ses reflex dans la plupart des coins sombres de la région Bretagne. Photographe-maison du Cabaret Vauban, photographe officiel des Vieilles Charrues (entre autres). Intransigeant, il aime la photo, les lasagnes, le kouign amann et le Breizh Cola. Rédac chef de SHOTS.