Fred Chichin (1954-2007)

Ciel gris, temps de merde. C’est la fin d’une journée de novembre, encore une autre journée. Elle est entrée dans mon bureau, avec sa tête des mauvais jours et elle m’a dit comme ça, d’un seul trait d’un seul, que tu étais mort. J’ai juste baissé la tête en lâchant un « merde » de circonstance. Une foule d’images, de souvenirs a envahi mes yeux embués d’émotion. Ces années 80 sur lesquelles les Rita Mitsouko auront laissé une marque indélébile, des hits à foison, une ambiance de concerts inoubliables, avec Catherine à tes côtés, belle comme une Princesse Narichkine de Belleville, déjantée comme pas deux. J’ai attendu longtemps pour que les Rita croisent enfin mon viseur, c’était cette année, la première fois à Artrock, la seconde aux Vieilles Charrues et à chaque fois la mention putain de concert, c’était pas pour rien. Derrière ta paire de Ray-Ban – way farer, classieux jusqu’au bout – j’ai perçu ton regard, ton sourire, ta complicité palpable avec Catherine. Un grand, un très grand souvenir que ce concert des Rita Mitsouko devant une plaine de Kerampuihl bondée. Ce concert, je l’ai vécu jusqu’au bout, backstage, jusqu’à l’ivresse. Putain de concert. La nuit tombe doucement, le noir m’envahit et il pleut sur Brest. Marcia continue de danser, dans un improbable paradis et nous, ici, sur terre, on a une pensée pour Catherine et pour tes proches. Merci Fred Chichin. Respect.