Un rêve d’adolescent, ça n’a pas de prix.

Un soir d’été 1982 j’écoute France Inter, Bernard Lenoir interviewe Peter Gabriel. Et il lui en arrive de belles au Pete Gab de l’époque ! Pensez-donc, avec son festival de musiques du monde – Womad – il a pris un bouillon et la note est salée. Quelle idée saugrenue, me direz-vous, de dédier un festival aux musiques du monde ? Franchement, les musiques du monde tout le monde s’en fout en 1982, ça ne marchera jamais ! Donc Peter se tourne vers ses potes de Genesis, qu’il a quitté sept ans plus tôt et monte avec eux l’idée d’un benefit concert au profit de Womad. Et c’est ainsi qu’on s’est retrouvé dans la banlieue de Londres, en ce 2 octobre 1982 – vingt-cinq ans déjà hein ? Mine de rien… – sous la flotte, pour un concert unique de reformation qui fut baptisé « six of the best » pour d’obscures raisons de droit interdisant l’utilisation du nom Genesis. Bien sûr, j’étais heureux comme un gosse de voir le groupe dans son entier, même si je n’avais d’yeux que pour Peter ! Ah ! Voir et entendre Peter Gabriel chanter « back in Ney York City » en perfecto cuir, entouré de Phil Collins, Mike Rutherford et Tony Banks, ça le faisait. Voir les kids de Chaterhouse à nouveau réuni sur scène, c’était énorme ! Sur le encore on avait même eu droit au retour de Steve Hackett, brillant guitariste et caractère trempé (un peu comme nous). A l’époque, je me souviens avoir écrit une lettre enflammée à Rock et Folk qui publia la missive dans le courrier des lecteurs. Comme si c’était hier, dans un soupçon de lyrisme débridé (qui a dit déjà ?) je concluais par ces mots : « un rêve d’adolescent, ça n’a pas de prix. »