L’idée est aussi simple que lumineuse, comme toutes les bonnes idées. La Rotor Jambreks University propose en un après-midi, de revisiter l’histoire du rock’n roll, de sa naissance à nos jours. Ça a l’air de rien, dit comme ça, j’y suis allé en me disant que j’étais incollable sur le sujet et finalement, j’ai appris plein de trucs. Par exemple que le p’tit gars Elvis Aaron Presley avait honteusement pompé certains répertoires du blues afro-américain, à commencer par le cultissime « That’s alright Mama » (excusez du peu), en 1954, alors que cette chanson avait été signée par Arthur Crudup huit ans plus tôt. Crudup n’a jamais réussi à faire reconnaître son bon droit et a fini sa vie dans la gnole. Rotor Jambreks embarque son public, alternant cours magistral et travaux pratiques. De chaque côté de l’écran, à gauche la petite scène façon Rotor, à droite un bureau sur lequel trône une mappemonde, le manuel de la Rock Academy et bien sûr une figurine d’Elvis Presley. L’histoire commence aux racines du rock’n roll et tout y passe, de l’analyse étymologique du terme rock and roll aux composants de cette musique, dont les tenants de le droite américaine la plus jusqu’au boutiste pensaient qu’elle venait directement de l’enfer. De vous à moi, cinquante balais plus tard, le credo des jusqu’aux Boutin n’a guère évolué. Chaque étape du parcours est ponctuée de reprises de standards parfaitement envoyés, balancés avec la maestria et la pêche qu’on connaît au gars Jambreks. Entre stand-up, mini-concert et approche sociologique de l’histoire de la musique contemporaine, Rotor Jambreks réussit son coup. On ne s’emmerde pas une seconde, on se marre beaucoup, on participe, on apprend plein de choses et quand c’est fini on se dit « ah ben merde alors ! C’est déjà fini ? » Le format est parfait, convient à tous les publics et nul doute qu’on va en entendre parler.
• Concert et action sociale.
Tous les publics, justement, parlons-en. Ce concert-spectacle, qui s’est déroulé au Family, en préambule de la Fête du bruit dans Landerneau, était 100% gratuit. L’idée, qu’on doit à Régie Scène association, est on ne peut plus simple. Attirer un public qui ne vient pas aux concerts et leur proposer un spectacle de qualité, le temps d’un après-midi. Une idée réalisée en partenariat avec l’épicerie sociale et qui pourrait bien faire son chemin. Carol Consola de Régie Scène Association résume en deux mots le concept : « Notre objectif est d’établir des partenariats avec des entreprises motivées pour financer ce type de projet. Un mécénat permettant d’associer le nom d’une entreprise à une action sociale. » À y regarder de plus près, il est possible aujourd’hui, pour un budget raisonnable, de monter une affiche, sachant que l’asso (qui est en prise directe avec Régie Scène, l’un des acteurs majeurs en matière de production de spectacles en Bretagne) fournit l’ensemble du package, incluant la salle, le son, les lumières. D’ailleurs c’est ce qui m’a épaté dans ce projet. L’accueil du public avec de vrais billets de concerts, le confort de la salle (places assises), la qualité du spectacle offert et, cerise sur le gâteau (si j’ose dire), un goûter offert par l’épicerie sociale à l’issue du concert. Bon, si je résume… Une belle salle, une organisation motivée, un artiste généreux et enthousiaste, un public souriant et multi-générationnel, des lumières et du rock’n roll. Une certaine idée du bonheur, en somme.
• écouter la version originelle de « that’s all right mama » par Arthur Crudup
hervé dit
Concept génial qui m’a permis de réviser mes classiques,(si tu freines t’es un lâche..) et instruire mes fils! Le tout dans une ambiance chaleureuse, Merci à régie scène et à l’épicerie sociale pour leur accueil.
Bravo à ROTOR
BuffaLaurent dit
Selon un certain groupe breton, l’origine du rock and roll viendrait des bretons exilés qui faisaient une dernière fois avant de se quitter une gavotte montagne, la danse du rocher de la godasse, à savoir la danse du rock an groll… Comment ça, c’est juste une histoire? 😀